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Carrefour is STILL smoking us out! And we have new evidence!
Mighty Earth launched a new report and campaign in September calling on the French retail giant to urgently clean up its supply chains and cut ties with industrial meat and soy traders driving deforestation.
In response to that, Carrefour said it had suspended beef supplies from two JBS slaughterhouses linked to deforestation on Indigenous Uru-eu-wau-wau land in the Amazon.
We’ve now found new evidence that deforestation-tainted meat is still being sold in Carrefour’s Atacadao brand shops in Brazil. Carrefour explains this as a “malfunction!”
Read our second and latest report on Carrefour here.
Complice des feux de forêts au Brésil, “Carrefour Nous Enfume !”
Description de la photo: De gauche à droite : activiste Gert-Peter Bruch Planète Amazone, Claude Gruffat, député européen Groupe Europe Écologie – Les Verts, Boris Patentreger, directeur France Migthy Earth, Michèle Rivasi, députée européenne Groupe des Verts/Alliance libre européenne et activiste d’Extinction Rébellion.
1ère avancée : Mighty Earth obtient de Carrefour l’arrêt de 12% de ses approvisionnements de bœuf auprès de JBS, acteur majeur de la déforestation en Amazonie.
Cette décision survient au moment où l’ONG internationale Mighty Earth lance la campagne #CarrefourNousEnfume appelant le géant français de la grande distribution à agir de toute urgence pour éliminer la déforestation et les atteintes aux droits humains de ses chaînes d'approvisionnement en cessant toute relation avec les négociants en viande et en soja aux pratiques dévastatrices.
De gauche à droite : activiste Gert-Peter Bruch Planète Amazone, Claude Gruffat, député européen Groupe Europe Écologie - Les Verts, Boris Patentreger, directeur France Migthy Earth, Michèle Rivasi, députée européenne Groupe des Verts/Alliance libre européenne et activiste d’Extinction Rébellion.
Le groupe Carrefour, leader de la grande distribution au Brésil, vient de suspendre ses livraisons de bœuf issu de deux abattoirs de JBS en Amazonie. Cette décision, en réaction au nouveau rapport de Mighty Earth, révèle que 2/3 des produits carnés inspectés dans les magasins Carrefour au Brésil sont fournis par JBS, et que certains d'entre eux proviennent d'élevages illégaux sur le territoire autochtone Uru-Eu-Wau-Wau, dans l'État de Rondônia. L’enquête porte sur 102 produits de bœuf distribués dans 6 supermarchés Carrefour au Brésil, dont 3 situés à São Paulo. L’enquête a aussi découvert que 12 produits proviennent de deux abattoirs de JBS dans l'État de Rondônia. Ces abattoirs sont liés à la déforestation illégale des territoires des Uru-Eu-Wau-Wau en Amazonie selon le Centre d’analyse pour les crimes climatiques (CCCA). L'entreprise brésilienne JBS, le plus grand transformateur de viande au monde, a été associée à maintes reprises à des pratiques de déforestation à grande échelle en Amazonie et dans d'autres biomes clés tels que le Cerrado et le Pantanal.
Cette suspension des relations commerciales du groupe Carrefour avec les abattoirs JBS du Rondonia s'inscrit dans le prolongement des mesures prises en décembre dernier par 7 enseignes de supermarchés européens qui ont décidé de cesser de s'approvisionner en bœuf auprès de JBS ou en bœuf brésilien, à la suite d'une précédenteenquête menée par Mighty Earth en collaboration avec Reporter Brasil.
Boris Patentreger, directeur France de Mighty Earth, déclare :
« Soyons clairs : cesser de s’approvisionner auprès de 2 abattoirs de JBS cela représente pour Carrefour 12% de sa viande de bœuf au Brésil, c’est un premier pas, mais le chemin reste long. Le bœuf distribué par Carrefour est toujours lié à une déforestation massive. Changer d'abattoir ne suffira pas pour protéger l'Amazonie quand JBS continue d'encourager la déforestation, l'accaparement de terres et la pollution climatique à grande échelle. Les conclusions de l'enquête montrent que les personnes les plus touchées par cette déforestation illégale sont les Uru-Eu-Wau-Wau, une population autochtone dont les terres ancestrales sont détruites et brûlées pour élever du bétail destiné aux abattoirs de JBS fournissant la viande de bœuf pour les rayons de Carrefour. »
La nouvelle campagne de Mighty Earth appelle Carrefour à :
- Rompre immédiatement tout lien avec les principales entreprises impliquées dans la déforestation et la destruction d’écosystèmes naturels, telles que JBS,Bunge et Cargill ;
- Interdire la déforestation maintenant, et non en 2035. À l'heure actuelle, Carrefour a aligné son objectif zéro déforestation sur celui de JBS, donnant ainsi à l'entreprise un permis de déforestation pour 13 années supplémentaires ;
- Adopter et mettre en œuvre immédiatement une politique claire « zéro déforestation, zéro conversion » qui améliore la transparence et la traçabilité de l'ensemble de ses chaînes d'approvisionnement en viande et en soja ;
- Définir des politiques claires pour exiger de la part de ses fournisseurs qu'ils réduisent leurs émissions de méthane et d'autres formes de pollution climatique, et qu'ils optent pour des élevages plus durables ;
- Augmenter les ventes de protéines végétales et d'alternatives à la viande dans le cadre d'un effort plus global visant à réduire fortement les ventes de viande pour atteindre au moins 15 % des ventes d'ici 2030 ;
- Renforcer le soutien de Carrefour en faveur d'un contrôle indépendant de la chaîne d'approvisionnement en viande au Brésil.
Contacts presse
Pascale Hayter
06 83 55 97 91
[email protected]
Marlyn Dufetrelle
06 70 13 16 91
[email protected]
Notes aux rédacteurs :
- Rapport CCCA sur la déforestation dans les territoires Uru Eu Wau Wau : https://climatecrimeanalysis.org/wp-content/uploads/2022/06/casino_case_-_english.pdf
- https://www.20minutes.fr/planete/3345215-20220902-feux-forets-bresil-pire-mois-aout-12-ans-incendies-amazonie
- Surveillance par satellite en temps réel des foyers d'incendie actifs par l'Agence spatiale brésilienne (INPE)
- The Territory, un nouveau film primé, tourné par le peuple autochtone Uru-Eu-Wau-Wau, relate leur combat pour préserver leur forêt natale. Visionner ici
Photos : https://www.divergence-images.com/laurent-hazgui/reportage-happening-carrefournousenfume-LH1555/
Egalement sur Pixpalace
Copyright : Laurent Hazgui / Mighty Earth 2022
À propos de Mighty Earth :
Mighty Earth est une organisation mondiale de plaidoyer qui œuvre pour la défense d'une planète vivante. Notre objectif est de protéger la moitié de la Terre pour que la nature puisse s'y épanouir, et de garantir un climat propice à la vie. L'impact de notre travail est pour nous une priorité et nous aspirons à être l'organisation environnementale la plus efficace au monde. Notre équipe a fait bouger les lignes en persuadant les principaux secteurs à réduire considérablement la déforestation et la pollution climatique dans leurs chaînes d'approvisionnement mondiales en huile de palme, en caoutchouc, en cacao et en aliments pour bétail, tout en améliorant les moyens de subsistance des communautés autochtones et locales des régions tropicales.
Les Demandes de Mighty Earth au Groupe Carrefour
L'Amazonie est en train de brûler. Début juillet, les dernières données officielles sur la situation au Brésil alertent sur le fait qu’au cours des six derniers mois, la déforestation en Amazonie brésilienne a atteint son taux le plus élevé depuis des années, avec près de 3 750 kilomètres carrés de forêt qui ont été détruits. Dans le Cerrado brésilien, il n’y a jamais eu autant d'incendies depuis 2004. D'autres pays d'Amérique latine ont connu des catastrophes similaires cette année. La quasi-totalité de cette déforestation est liée à l'industrie de la viande. La chaîne d'approvisionnement de Carrefour à la fois leader de la grande distribution au Brésil et distributeur majeur au niveau mondial, probablement plus qu’aucune autre.
Carrefour continue de s'approvisionner directement ou indirectement auprès des principaux responsables de la déforestation en Amazonie et de la destruction d’autres écosystèmes en Amérique latine : les fournisseurs JBS, Bunge et Cargill. Voici les demandes précédemment remises au groupe Carrefour avec l’appui d’organisations autochtones et d’organisations de la société civile :
- Interrompre immédiatement les liens de la chaîne d'approvisionnement avec les principales entreprises responsables de la destruction des écosystèmes naturels, en particulier avec JBS, Bunge et Cargill : leurs antécédents montrent leur sabotage répété des actions collectives mises en œuvre par nos organisations.
- Adopter une politique forte de "Zéro déforestation, Zéro conversion" qui améliore la transparence et traçabilité des chaînes d’approvisionnement de bœuf et de soja avec effet immédiat.
- Définir des politiques claires pour exiger des fournisseurs qu'ils réduisent considérablement leurs émissions de méthane et autres formes de pollution climatique, et qu'ils se tournent vers des produits plus écologiques et des pratiques régénératrices comme par exemple, une meilleure gestion du fumier, l’amélioration de l’alimentation et les cultures de couverture ou couverts végétaux.
- Augmenter les ventes de protéines végétales et d’alternatives à la viande dans le cadre d'un effort plus large visant à réduire considérablement les ventes de produits d'origine animale.
- Accroître massivement le soutien de Carrefour au contrôle indépendant de la chaîne d'approvisionnement au Brésil.
DÉTAIL DES ACTIONS URGENTES À METTRE EN OEUVRE POUR DEVENIR LE LEADER DE LA TRANSITION ALIMENTAIRE
- Les actions suivantes demandées valent pour tous les produits contenant des protéines animales et valent pour tout le groupe de Carrefour. Un regard particulier sera porté pour le Brésil où Carrefour est la principale chaîne de supermarché mais aussi en Europe où Carrefour propose des produits laitiers et carnés nourris en soja issu de la déforestation.
BOEUF
- Exclure les responsables de la déforestation : retirez immédiatement JBS de vos fournisseurs de viande bovine sur tout le groupe dont le Brésil.
- Adopter une politique robuste Zéro Conversion et Zéro Déforestation : mettre en œuvre une politique actualisée sur le bœuf en incluant toutes les étapes de la production du bœuf (fermes indirectes) afin de parvenir à un bœuf vérifié Zéro Déforestation illégale dès la fin 2022 et un bœuf et Zéro Déforestation et Zéro Conversion (ZDC) avant 2025.
- Transparence : publier immédiatement sur une plateforme publique dédiée tous les fournisseurs directs et indirects, l'empreinte et l'origine des produits de viande bovine (les abattoirs, la liste des élevages directs et indirects identifiés avec la proportion de la viande provenant d’une chaîne d’approvisionnement ZDC garantie).
SOJA
- Exclure les responsables de la déforestation : mettre immédiatement fin à toute relation commerciale directe ou indirecte avec les entreprises qui s'approvisionnent auprès des négociants en soja (notamment Bunge et Cargill) qui ont échoué à mettre en oeuvre l’arrêt de la déforestation et de la conversion après la cut-off date de janvier 2020.
- Adopter une politique robuste zéro conversion et zéro déforestation : publier immédiatement et publiquement une politique actualisée de soja Zéro Déforestation et Zéro Conversion (ZDC). Cette politique doit inclure explicitement une date butoir de janvier 2020 avec un objectif de soja ZDC à atteindre avant 2023.
- Transparence : Publier immédiatement sur une plateforme publique dédiée, l'origine du soja au niveau du groupe Carrefour (comprenant les négociants, les ports, la liste des silos et des triturateurs, ainsi que la proportion de soja qui provient d'une chaîne d'approvisionnement ZDC).
VIANDE, CLIMAT ET EAU
- Réduire les produits carnés : d’ici à 2030, s’engager à réduire de 50 % les produits d'origine animale vendus dans les magasins Carrefour dans le monde par rapport aux chiffres actuels (2022), notamment par l'augmentation de la vente de protéines alternatives comme les produits à base de légumineuses afin d'atteindre 15%.
- Méthane : d’ici à 2030, réduire de 45% (en valeur absolue) les émissions de méthane à l'échelle du groupe et des fournisseurs qu’il faudra aider à adopter de meilleures pratiques sur le terrain.
Émissions de type 3 : réaliser un audit externe complet de l'empreinte de Carrefour en matière de méthane et d'autres émissions sur le Scope 3 au niveau mondial et ajouter un objectif de réduction de 50 % des émissions de GES sur le Scope 3 d'ici à 2030.Une telle politique nécessitera :
- Du personnel supplémentaire dédié aux chaînes d'approvisionnement en bœuf et en soja.
- Augmenter de façon substantielle le soutien de Carrefour aux projets d'observatoires
indépendants sur les chaînes d'approvisionnement en bœuf et en soja.
Si l'on en croit l'expérience passée, des actions commerciales comme celles décrites ci-dessus permettent d’engager les grandes entreprises les plus réticentes à changer leurs propres pratiques commerciales et les inciteront à collaborer pour trouver des solutions à l'échelle du secteur.
Nous savons que ces approches peuvent réussir comme cela a été le cas pour la déforestation liée à l'huile de palme en Asie du Sud-Est, les progrès réalisés par le secteur du papier et du caoutchouc. Il est temps d'obtenir le même type de succès dans l'industrie de la viande, le plus grand moteur agricole de la déforestation et de la pollution climatique.
L’objectif de Mighty Earth est d'obtenir des résultats sur le terrain, et non de faire une campagne pour faire campagne. Si Carrefour met en place les actions nécessaires à la hauteur de l’enjeu et demandées de longues dates par les associations et représentants autochtones, Carrefour sera vu comme le leader attendu sur ces questions de transition alimentaire.
L’Amazonie s’approche du point de bascule: il y a urgence !
L’Amazonie s’approche du point de bascule : il y a urgence !
La déforestation explose et la forêt amazonienne peine à se régénérer. D’immenses étendues, riches d’une biodiversité unique au monde, pourraient se transformer en savane. Certains scientifiques parlent de “point de bascule”, qui pourrait radicalement modifier non seulement la région mais le monde dans lequel nous vivons.
Les scientifiques alertent sur l’arrivée du point de bascule de l’Amazonie
La théorie des points de bascule part du principe qu’il existe des seuils à partir desquels un changement, même infime, peut faire basculer un système dans un état totalement différent, et ce, très rapidement. Ces changements brutaux ont des conséquences irréversibles à l’échelle planétaire.
Dans le cas de l’Amazonie, le point de bascule est directement lié au taux de déforestation. Un récent article de la revue Environment: Science and Policy for Sustainable Development réalisée sur les 30 dernières années a montré que l’arrivée du point de bascule est bien plus rapide que prévue initialement. L’étude indique que lorsque 20 à 25% de la superficie de la forêt amazonienne sera déboisée, elle ne pourra plus se régénérer et entrera dans un processus de transformation irrémédiable. Cela veut dire que lorsque l’Amazonie aura perdu 22% de sa surface, elle ne pourra plus recycler les pluies et laissera place à un climat sec qui transformera la forêt équatoriale humide en savane.
Plus d’infos:
Full article: Collision Course: Development Pushes Amazonia Toward Its Tipping Point (tandfonline.com)
20191128climat.pdf (obsant.eu)
Le développement de l’élevage bovin dans la région depuis les années 1970 a massivement participé à détruire la superficie amazonienne brésilienne. La production de soja visant à nourrir les animaux du monde entier et notamment en France, est un exemple frappant de l’implication de l’industrie de la viande dans la destruction massive de l’Amazonie mais aussi du biome du Cerrado.
Si l’on n’agit pas pour arrêter la déforestation dans la région, les forêts d’Amazonie pourraient dégager jusqu’à 90 milliards de tonnes de CO2, soit le double des émissions totales annuelles mondiales.
Plus d’infos:
When will the Amazon hit a tipping point? (nature.com
Les données satellitaires récoltées dans le cadre de l’étude, ont également montré que plus de 75% de la forêt vierge a perdu sa stabilité depuis le début des années 2000. Elle met donc beaucoup plus de temps à se rétablir après les sécheresses et les incendies.
Plus d’infos:
Climate crisis: Amazon rainforest tipping point is looming, data shows | Amazon rainforest | The Guardian
La situation en 2022: 20%
La forêt amazonienne est aujourd’hui amputée de 20% de sa superficie, notamment dans la partie Sud de la forêt.
L'étude ne permet pas de prédire exactement quand le point de bascule pourrait être atteint, mais les chercheurs tirent la sonnette d’alarme, car au moment où le déclenchement du point de basculement sera détecté, il sera trop tard pour l'arrêter. Ce dépassement du point de bascule accélèrera irréversiblement le réchauffement de la planète. Selon les chercheurs, nous approchons du seuil.
La situation au Brésil est dramatique, les forêts d’Amazonie et les savanes du Cerrado brûlent. Alors que la déforestation en Amazonie avait diminué au début des années 2010, la déforestation et les feux explosent de nouveau au Brésil et atteignent des records en 2022.
il y a urgence, il faut agir et vite !
Cette déforestation est directement causée par l’activité non durable des multinationales de de l’élevage qui alimentent les supermarchés dans le monde. Il est encore temps d’éviter le point de bascule : nous appelons Carrefour, leader de la grande distribution au Brésil, et supermarché mondial majeur à changer radicalement ses pratiques.
- Engagez vous pour les forêts : https://act.mightyearth.org/page/96722/subscribe/1
- Les demandes de Mighty Earth à Carrefour : https://www.mightyearth.org/2022/07/13/les-demandes-de-mighty-earth-au-groupe-carrefour/
La viande et les produits laitiers des supermarchés toujours liés à la déforestation interdite
Analyse de la mise en œuvre du manifeste « pour un soja sans déforestation » par les supermarchés Européens
11 juillet 2022 – Un nouveau rapport de Mighty Earth qui sort aujourd’hui indique que les grandes chaînes de supermarchés comme Leclerc, Carrefour et Tesco risquent de vendre de la viande et des produits laitiers liés à des entreprises à l'origine d'une vaste déforestation au Brésil, et ce alors que ces entreprises ont signé avec le soutien du gouvernement un manifeste pour lutter contre la déforestation importée liée au soja. La déforestation est à un niveau record au Brésil et aucune entreprise ne met en place des actions à la hauteur des enjeux.
En réponse à la publication par la France en Novembre 2021 d’un nouvel outil d’évaluation des risques de déforestation liée aux importations de soja et à la signature d’un Manifeste "Pour un soja sans déforestation" signé par 9 distributeurs, 15 industriels et 1 fabricant d’alimentation animale, Mighty Earth a entrepris une analyse des pratiques des principaux importateurs de soja en France et en Europe en matière de lutte contre le changement climatique et de fin de la destruction des écosystèmes naturels.
Le nouveau rapport de Mighty Earth a révélé une déforestation récente de plus de 27 000 hectares sur des plantations de soja dans un seul écosystème critique - le Cerrado brésilien - soumis à l'interdiction d'achat mentionnée dans le manifeste. La déforestation s'est produite après janvier 2020. Pourtant selon les signataires du manifeste, il a été adopté des politiques visant à ne pas acheter de soja, de viande ou de produits laitiers liés à des entreprises impliquées dans la déforestation après 2020.
Avec d’autres ONGs, Mighty Earth a demandé aux signataires d’être conformes avec le manifeste "Pour soja sans déforestation" et d’exclure les entreprises non conformes avec les engagements. Comme cela a été fait dans le secteur de l’huile de palme et comme ils s’y sont eux même engagés, il a aussi demandé de publier l’origine du soja jusqu’au silo de stockage.
12 entreprises signataires sur 28 ont répondu au courrier. Elles évoquent la tenue d’une réunion de travail à venir à l’automne et leur implication pour travailler à la recherche de solutions avec les importateurs. Aucune d’entre elles n’a respecté ses propres engagements en se détournant des entreprises de l'industrie de la viande liées à la déforestation récentes.
Dans son explication pour justifier le refus de mettre en place ses propres engagements demandées en tant que signataire du manifeste soja, un porte-parole du groupe Leclerc a écrit à Mighty Earth pour dire que "Nous regrettons des délais de réponse aussi courts ainsi que le manque d’échange préalable pour traiter un sujet si complexe (…) Nous considérons qu’il vaut mieux instaurer une relation de confiance avec les importateurs pour les amener dans la bonne direction."
"Leclerc prétend faire confiance à des entreprises qui rompent les engagements du manifeste soja. C’est le summum de la malhonnêteté ou de la naïveté, ou des deux", a déclaré Boris Patentreger, directeur France de Mighty Earth. "En 2022, alors que la déforestation explose au Brésil, il faut agir et respecter ses propres engagements. Assez de mots ambigus et de perte de temps. Nous parlons d'écocide ici".
Le Cerrado Brésilien, qui est la savane et la prairie boisée la plus riche en biodiversité au monde, est le point chaud mondial de la déforestation due à la viande. L’élevage est le principal vecteur de déforestation, d'extinction de la faune sauvage et de déplacement des populations autochtones, et elle est à l'origine de plus d’émissions de GES que l'ensemble des voitures, camions, navires et avions du monde entier réunis.
"Le Cerrado est la nouvelle Amazonie en termes de déforestation rampante liée à l'industrie de la viande. Les supermarchés comme Leclerc, Carrefour et Tesco devraient être en conformité avec leur propre feuille de route et arrêter immédiatement de s’approvisionner auprès d’entreprises impliquées dans la destruction des forêts", a déclaré Boris Patentreger.
Le rapport de Mighty Earth intitulé "Vaines promesses !" a révélé que cinq grands négociants en aliments pour animaux - Bunge, Cargill, COFCO, Louis Dreyfus et ALZ Grãos - continuaient d'acheter du soja à des fournisseurs brésiliens locaux et à des méga-conglomérats qui avaient défriché et déboisé au moins 27 000 hectares sur dix exploitations du Cerrado depuis la date butoir de janvier 2020. Il s'agit d'une superficie de trois fois Paris.
Sur la base de l'analyse de l'imagerie satellitaire, voici d'autres conclusions clés du rapport de Mighty Earth :
- Chacun des cinq principaux négociants en soja entretient des relations commerciales soit directement avec les exploitations engagées dans la déforestation, soit avec les maisons mères (notamment les méga-conglomérats tels que BrasilAgro, SLC Agrícola et Condomínio Agrícola Estrondo).
- L'ampleur de la destruction est considérable. Le cas le plus grave de déforestation identifié s'est produit au sein de Condomínio Agrícola Estrondo à Bahía ; les recherches ont révélé que plus de 15 000 hectares ont été défrichés après la date butoir de 2020.
- Une déforestation continue a également été constatée dans des exploitations appartenant à des fournisseurs figurant dans les rapports de suivi de la déforestation publiés précédemment par Mighty Earth (Rapid Response) notamment SLC Agrícola, Estreito Agropecuária, Grupo Mizote et Grupo Tomazini. Les grands négociants en soja Bunge, Cargill, COFCO, Louis Dreyfus et ALZ Grãos continuent de s'approvisionner auprès d'un ou plusieurs de ces fournisseurs locaux, bien que Mighty Earth ait publiquement tiré la sonnette d'alarme sur la déforestation dans leurs exploitations il y a plus d'un an.
- L’enquête internationale révèle aussi que Bunge et Cargill sont respectivement les importateurs avec le risque de déforestation le plus important en 2021 avec respectivement 87 866 ha et 63701 ha.
Bunge particulièrement ciblé dans le rapport, est par ailleurs l’importateur principal de soja en France. Il s’avère par ailleurs, qu’il est celui ayant le plus augmenté ses capacités de stockage de silos dans les municipalités à risque de déforestation au Brésil, avec 110.000 tonnes entre 2019 et 2021. En même temps Bunge fournit de grands groupes de viande comme LDC, le géant français de la volaille qui fournit les marques distributeurs de volaille de la grande distribution en France.
"Nous étions enthousiastes lorsque les supermarchés se sont finalement engagés. Mais même face aux preuves évidentes d'une vaste déforestation de ces écosystèmes, ils semblent paralysés alors que le Brésil brûle. Étant donné les liens entre leur viande et la déforestation, les clients de ces enseignes devraient être totalement consternés", a déclaré M. Boris Patentreger. "Certaines actions émergent comme un premier cargo de soja non issu de la déforestation. Mais en 2022, alors que le Brésil brule, il faut en premier lieu couper tous les liens entre la déforestation, la viande et les produits laitiers."
À propos de Mighty Earth
Mighty Earth (www.mightyearth.org) est une organisation mondiale de défense d'une planète vivante. Notre objectif est de protéger la moitié de la Terre pour la nature et de garantir un climat propice à la vie. Nous sommes obsédés par l'impact et aspirons à être l'organisation de défense de l'environnement la plus efficace au monde. Notre équipe a réussi à transformer les choses en persuadant des industries de premier plan de réduire considérablement la déforestation et la pollution climatique tout au long de leurs chaînes d'approvisionnement mondiales en huile de palme, caoutchouc, cacao et aliments pour animaux, tout en améliorant les moyens de subsistance des communautés autochtones et locales sous les tropiques et en mobilisant des milliards de dollars pour les énergies propres.
Contact en France : Boris Patentreger, [email protected] - 0776074419
Communiqué de presse: Travail des enfants? Empoisonnement aux pesticides? Dans quelle mesure votre chocolat de Pâques est-il éthique?
Ce communiqué de presse est interdit à la diffusion jusqu'au 7 avril, 12:01 temps de l’Est (GMT – 4)
Le rapport complet peut être consulté au lien : en Français
Méthodologie: en Anglais
Contact : Miles Grant, [email protected], (+1) 703-864-9599 (m)
L’évaluation du chocolat de Pâques 2022 classe Starbucks parmi les "œufs cassés"
La coalition encourage l'industrie à rompre tous liens entre produits chocolatés, déforestation, travail des enfants et dégradation de l'environnement.
7 avril 2022 - Que contient réellement notre chocolat de Pâques ? Une coalition mondiale de défenseurs de l'environnement et de la justice sociale publie aujourd'hui The Chocolate Scorecard ou évaluation du chocolat, une enquête annuelle qui examine les progrès, ou l'absence de progrès, de l'industrie du chocolat dans la résolution des problèmes sociaux et environnementaux découlant des pratiques de l'industrie du cacao et des produits chocolatés qu'elle vend. La coalition de 29 membres est composée, entre autres, de Be Slavery Free, Mighty Earth et National Wildlife Federation.
L’évaluation du chocolat se concentre sur les chaînes de production et d'approvisionnement qui commencent en Afrique de l'Ouest, où environ 75 % du cacao mondial est produit. Si de nombreux acteurs du secteur relèvent le défi, d’autres, en revanche, continuent d'ignorer l’exigence des consommateurs d’avoir un chocolat exempt de travail des enfants, de pauvreté et de déforestation. Starbucks, General Mills et Storck ont reçu l'"œuf cassé" pour leur refus de fournir des informations pour les besoins de l’évaluation.
"Il est décevant de voir des entreprises comme Starbucks, qui prétendent être leader en matière de durabilité et de lutte contre la crise climatique, refuser de répondre à des questions directes sur leurs performances en matière de durabilité du cacao. Il est inadmissible que, à une époque de transparence croissante, Starbucks refuse d'être franc avec ses clients", déclare Glenn Hurowitz, fondateur et PDG de Mighty Earth. Et il poursuit : "Mighty Earth continuera à exiger la transparence et une véritable durabilité de la chaîne d'approvisionnement, tant pour notre climat que pour les communautés locales qui produisent ces matières premières essentielles."
Storck a reçu l'"Œuf pourri" pour la pire note globale, les chercheurs relevant le manque de transparence des politiques et pratiques dans sa chaîne d'approvisionnement en cacao, ainsi qu’à la lumière des plaintes de la société civile concernant l'entreprise.
Cette année, Ferrero rejoint la liste des bons œufs ("Good Eggs") qui comporte également Hershey's, Unilever et Ritter, dont le cacao est certifié à près de 100 % par Rainforest Alliance ou Fairtrade.
"Bien que la certification ne soit pas parfaite, elle constitue souvent une première étape positive dans le parcours de durabilité d'une entreprise", a déclaré Fuzz Kitto, de Be Slavery Free, l'organisation caritative basée en Australie qui a coordonné l’évaluation du chocolat 2022. "Si les entreprises progressent dans l'amélioration de la durabilité de leurs chaînes d'approvisionnement en chocolat, nous, leurs clients et leurs investisseurs, aimerions en être informés."
Les mentions spéciales pour le leadership sont attribuées à :
- Alter Eco, Tony's Chocolonely et Whittaker's pour avoir continué à être parmi les meilleurs de leur catégorie.
- Nestlé pour avoir pris d'importantes mesures en matière d'innovation afin d'améliorer le revenu des agriculteurs grâce à des paiements supplémentaires et pour s'être engagée à planter 2,8 millions d'arbres d'ombrage d'ici à la fin 2022.
- Ferrero pour avoir rejoint d'autres entreprises dont le cacao est en grande majorité certifié, comme Hershey's, Unilever, Fazer et quelques autres.
Le tableau d’évaluation du chocolat est une mesure de responsabilité qui évalue les entreprises sur les six questions de durabilité les plus urgentes auxquelles est confrontée l'industrie du chocolat : la diligence raisonnable en matière de droits de l'homme, la transparence et la traçabilité, la déforestation et le changement climatique, l'agroforesterie, les politiques de revenu de subsistance et le travail des enfants. Alors que les chrétiens du monde entier célèbrent Pâques en dégustant des produits chocolatés, la coalition invite les consommateurs à utiliser le tableau de bord pour effectuer des achats plus intelligents et plus durables qui récompensent le bon comportement des entreprises plutôt que de renforcer les pratiques irresponsables.
Une précédente analyse des données (data analysis) de Mighty Earth a révélé que, plus de quatre ans après le lancement très médiatisé de l'Initiative Cacao et Forêts (CFI), les principales nations africaines productrices de cacao continuent de voir d'énormes zones de forêts précieuses détruites en Afrique de l'Ouest pour faire place à la production de cacao. La perte de ces précieuses forêts est souvent motivée par le fait que les petits exploitants locaux ne tirent pas de revenu suffisant de leur cacao, ce qui les oblige à pratiquer une agriculture extensive.
"Le temps des petits projets de compagnie est révolu et nous commençons maintenant à voir de nombreuses entreprises prendre des engagements majeurs pour lutter contre la pauvreté des agriculteurs et améliorer les moyens de subsistance des cacaoculteurs", soutient Sam Mawutor, du College of Earth Oceans and Atmospheric Sciences de l'Oregon State University. "Au minimum, cela montre que les marques de chocolat sont conscientes de ce problème, ce qui est un progrès. Cependant, étant donné que la pauvreté des ménages d'agriculteurs entraîne le travail des enfants, l'utilisation de produits chimiques et la conversion des forêts, il est nécessaire que les entreprises améliorent leur collaboration pour la mise en œuvre de solutions coordonnées à large échelle."
À propos de Mighty Earth
Mighty Earth (www.mightyearth.org) est une organisation mondiale de défense d'une planète vivante. Notre objectif est de conserver la moitié de la Terre pour la nature et de garantir un climat propice à la vie. Nous sommes résolument engagés à l’obtention d'impact et aspirons à être l'organisation de défense de l'environnement la plus efficace au monde. Notre équipe a réussi à transformer les choses en persuadant les principales industries de réduire considérablement la déforestation et la pollution climatique tout au long de leurs chaînes d'approvisionnement mondiales en huile de palme, caoutchouc, cacao et aliments pour animaux, tout en améliorant les moyens de subsistance des communautés autochtones et locales des régions tropicales de la planète.
Pour les demandes de presse générales, veuillez contacter Miles Grant, [email protected], (+1) 703-864-9599 (m)
Pour toute demande de la presse locale, des photos et des citations d'experts, veuillez contactez les personnes suivantes :
- Australie Fuzz Kitto (heure de l’est australien) +61 (0) 407 931 115 [email protected] (Anglais)
- Europe de l’Est Kadri Org (heure d’été Europe de l’Est) Tél : +372 56 489 584 [email protected] (Estonien, Anglais)
- Europe de l’Ouest Esta Steyn (heure d’Europe centrale) +31 6 3457 1595 [email protected](hollandais, Afrikaans)
- Japon Roger Smith (heure de l’Est étatsunien) [email protected] (Anglais, japonais), Hajime Enomoto (heure normale du Japon), [email protected] (japonais)
- Royaume Uni Dominic Murphy (heure britannique normale) +44 (0)7943 498239 [email protected](Anglais)
- Etats-Unis Etelle Higonnet (heure de l’Est étatsunien) +1 202 848 7792. [email protected] (Anglais, français, espagnole, portugais, italien, allemand)
Afrique de l’Ouest Fofana Mansah Souleymane (heure d’Afrique de l’Ouest) +225 22 42 21 42 [email protected] (Anglais, français)
Des supermarchés européens cessent de s'approvisionner en bœuf brésilien en raison de l’implication du géant de la viande JBS dans des pratiques de déforestation
Des supermarchés européens cessent de s'approvisionner en bœuf brésilien en raison de l’implication du géant de la viande JBS dans des pratiques de déforestation.
BRUXELLES et WASHINGTON, DC — Confrontées à la déforestation galopante au Brésil et en réponse à une nouvelle enquête documentant leurs liens avec la déforestation, des chaînes de supermarchés en Belgique, en France, aux Pays-Bas et au Royaume-Uni ont annoncé aujourd’hui qu’elles abandonnaient complètement leur approvisionnement en bœuf brésilien et/ou en produits à base de bœuf liés à JBS, la plus grande entreprise de viande bovine au monde.
Ces décisions font suite à une nouvelle enquête menée par Repórter Brasil en partenariat avec Mighty Earth, qui a permis de retracer le parcours de viande de bœuf liée à la déforestation jusque dans les rayonnages de grandes surfaces européennes, sous la forme de bœuf séché, de corned-beef ou de viande fraîche. Le partage par Mighty Earth des résultats de l’enquête, en amont de sa publication, avec les entreprises directement concernées, ont donné lieu aux déclarations d’aujourd’hui.
« C’est un moment charnière, car plusieurs grandes chaînes de supermarchés en Europe ont catégoriquement dit “non” au bœuf brésilien en raison des problèmes de déforestation », a déclaré Nico Muzi, directeur de Mighty Earth Europe. « Il ne s’agit pas de vagues engagements ou de déclarations pour faire bonne impression dans un communiqué de presse. Ce sont des mesures commerciales concrètes prises par certains des plus grands supermarchés d’Europe pour cesser d’acheter et de vendre de la viande de bœuf provenant d’une entreprise et d’un pays qui ont beaucoup promis et qui ont obtenu si peu de résultats. »
« C’est Noël avant l’heure pour les forêts d’Amazonie, les savanes du Cerrado brésilien et les zones humides du Pantanal », a ajouté Nico Muzi.
Les principaux engagements communiqués aujourd’hui par les supermarchés européens sont les suivants :
- Ahold Delhaize—une entreprise néerlandaise de grande distribution comptant plus de 7 000 magasins dans le monde et ayant réalisé un chiffre d’affaires de 75 milliards d’euros en 2020.
- Albert Heijn (qui est rattaché à Ahold Delhaize) s’est engagé à ne plus s’approvisionner en bœuf brésilien pour l’ensemble de ses magasins. Avec plus de 1 000 points de vente et une part de marché de 35 % en 2020, il s’agit de la plus grande chaîne de supermarchés aux Pays-Bas.
- Delhaize (qui est rattaché à Ahold Delhaize) s’est engagé à retirer tous les produits Jack Link's de ses rayons. Cette société est l’une des plus grandes chaînes de supermarchés en Belgique.
- Lidl Pays-Bas s’est engagé à ne plus vendre de viande de bœuf d’origine sud-américaine à partir de janvier 2022. L’entreprise est rattachée à Lidl Stiftung & Co. KG, une chaîne de grande distribution allemande qui compte plus de 11 000 points de vente dans le monde et réalise un chiffre d’affaires de plus de 75 milliards de dollars.
- Carrefour Belgique s’est engagé à ne plus vendre de bœuf séché Jack Link’s, et le groupe Carrefour dans son ensemble s’est engagé à renforcer sa surveillance dans tous les pays où il opère. Le groupe Carrefour est une multinationale française qui compte 15 500 magasins dans le monde et dont le chiffre d’affaires s’est élevé à 79 milliards d’euros en 2020. Mighty Earth continue de faire pression sur Carrefour pour que cette mesure soit appliquée à l’ensemble de ses magasins.
- Auchan France s’est engagé à retirer des rayons de ses magasins les produits de bœuf séché liés à JBS. Auchan France est rattaché à Auchan Retail International S.A., une multinationale française qui compte 2 000 points de vente dans le monde et a réalisé un chiffre d’affaires de 32 milliards d’euros en 2020.
- Sainsbury’s au Royaume-Uni s’est engagé à cesser la production du corned-beef vendu sous sa propre marque au Brésil. Sainsbury’s est la deuxième plus grande chaîne britannique de supermarchés, occupant une part de marché de 16 %. Elle compte plus de 1 400 points de vente et a réalisé un chiffre d’affaires de 32 milliards de livres sterling en 2020/21.
- Le groupe Princes au Royaume-Uni a annoncé qu’il n’avait pas passé de contrat pour du corned-beef auprès de JBS depuis novembre 2020 et s’est engagé à adopter une nouvelle politique d’approvisionnement zéro déforestation pour les matières premières provenant du Brésil. Princes est une multinationale du secteur alimentaire et des boissons basée à Liverpool. En 2020/21, son chiffre d’affaires s’élevait à 1,5 milliard de livres sterling.
L’enquête menée par Repórter Brasil en partenariat avec Mighty Earth a permis de mettre en lumière de multiples exemples de « blanchiment de bétail » : les abattoirs JBS situés dans des zones à faible déforestation comme l’État de São Paulo transforment de la viande de bœuf provenant de bovins élevés et nourris dans des fermes officiellement sanctionnées — et frappées d’embargo — pour déforestation illégale de la forêt amazonienne, ou liées à la destruction de la savane boisée du Cerrado et des zones humides tropicales du Pantanal.
Avec un chiffre d’affaires annuel de 50 milliards de dollars, JBS est le premier producteur mondial de viande de bœuf. Rien qu’au Brésil, il abat près de 35 000 bovins par jour. En 2017, il a été estimé qu’environ un tiers des exportations bovines de JBS au Brésil provenait de l’Amazonie.
L’an dernier, l’Amazonie brésilienne a atteint son niveau record de déforestation depuis 15 ans. Les scientifiques estiment que les deux tiers des terres défrichées en Amazonie et dans le Cerrado ont été convertis en pâturages pour le bétail.
« L’enquête montre que JBS continue de vendre de la viande de bœuf liée à la déforestation, alors qu’il existe en Amérique latine environ 650 millions d’hectares de terres où une production agricole sans déforestation est possible », a poursuivi Nico Muzi. « La bonne nouvelle, c’est que l’Europe ne l’achète plus. Ces mesures commerciales, ainsi que la nouvelle législation européenne destinée à lutter contre la déforestation importée, montrent que l’étau se resserre sur les destructeurs de forêts. »
« En fait, à en juger par les engagements pris aujourd’hui, il semble que les politiques irresponsables de JBS incitent les principaux supermarchés et détaillants à se détourner non seulement de cette entreprise, mais aussi du bœuf brésilien et même sud-américain en général », a expliqué Nico Muzi. « Si j’étais à la tête d’une autre entreprise de viande bovine de cette région du monde, j’exhorterais JBS à cesser de faire de toute cette zone un paria mondial en raison des problèmes de déforestation. Il y a certainement de nombreuses entreprises en Amérique du Sud qui se comportent bien mieux. »
En avril dernier, Mighty Earth a publié sa dernière analyse des données relatives à la déforestation, et a constaté que JBS était l’entreprise de viande la moins performante. Au cours des deux dernières années, elle a été liée au défrichement de 100 000 hectares. Près de 75 % de ces défrichements ont eu lieu dans des aires protégées, ce qui les rend potentiellement illégaux au regard de la législation brésilienne.
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Déclarations des entreprises sur leurs présents engagements
ALBERT HEIJN
« Albert Heijn a décidé de ne plus s’approvisionner en viande de bœuf du Brésil pour l’ensemble de ses magasins », a déclaré un porte-parole d’Albert Heijn. « Cette décision concerne aussi bien les produits de marque de distributeur que les autres marques. Albert Heijn travaillera avec ses fournisseurs dans les mois à venir pour éliminer progressivement ou remplacer tous les produits à base de bœuf d’origine brésilienne. »
LIDL PAYS-BAS
« La protection de la biodiversité et la lutte contre la déforestation sont au cœur de notre politique d’achat durable », a déclaré Renée Bijvoets, Sustainability Manager pour Lidl, Pays-Bas. « Compte tenu du risque de déforestation lié à la viande de bœuf d’origine sud-américaine, nous avons décidé avec notre fournisseur, de chercher une autre source d’approvisionnement. C’est pourquoi, à partir de janvier 2022, nous ne vendrons plus de viande de bœuf d’origine sud-américaine dans notre assortiment permanent. »
GROUPE CARREFOUR
« Après avoir été alertés par Repórter Brasil et Mighty Earth, nous avons immédiatement procédé à une enquête », a déclaré Geoffroy Gersdorff, Group Director of Merchandise Offer Food and Non-Food du groupe Carrefour. « Par conséquent, Carrefour cessera de vendre du bœuf séché Jack Link’s dans ses magasins Carrefour en Belgique et renforcera sa surveillance dans tous les pays où le groupe opère. Cette décision commerciale a été prise au sein du Comité des règles d’achat de Carrefour pour la transition alimentaire. Le Groupe salue l’engagement des ONG dans cette lutte, car le dialogue et la vigilance de tous permettent d’identifier les problèmes et de progresser. »
DELHAIZE BELGIQUE
« Delhaize veillera à ce que tout le bœuf séché Jack Link’s soit retiré de l’ensemble de ses magasins », a déclaré un porte-parole de Delhaize Belgique.
SAINSBURY'S ROYAUME-UNI
« Le lien entre l’élevage de bétail et la destruction d’écosystèmes comme l’Amazonie, le Cerrado et le Pantanal est un problème complexe, que nous prenons très au sérieux. Avec nos fournisseurs et l’ensemble du secteur, nous avons pris une série de mesures pour résoudre ce problème, mais les progrès sont insuffisants. Nous nous engageons donc à ne plus nous approvisionner au Brésil pour le corned-beef vendu sous notre propre marque, ceci afin de s’assurer que l’origine du corned-beef Sainsbury’s puisse être sans déforestation ni conversion d’écosystèmes et vérifiée de manière indépendante. »
AUCHAN FRANCE
« Auchan se mobilise contre la déforestation et le défrichement des écosystèmes au Brésil et notamment dans le Cerrado », a déclaré un porte-parole d’Auchan France. « Afin de soutenir cet effort, Auchan travaille en étroite collaboration avec la Fondation Earthworm qui aide les détaillants à mettre en œuvre une politique d’approvisionnement responsable. En outre, l’entreprise a signé l’an dernier le manifeste contre la déforestation liée au soja. Actuellement, notre service qualité enquête sur les informations que vous nous avez transmises. Ce produit est commercialisé par un grand nombre de détaillants et de sites de e-commerce en France. Aussi, Auchan ne saurait être identifié comme un vendeur spécifique de ce produit. Afin d’éviter tout malentendu et conformément à ses engagements, Auchan a donc décidé de retirer le produit de ses rayons. »
GROUPE PRINCES
« Princes n’a pas passé de contrat pour le corned-beef de JBS depuis novembre 2020 ; le corned-beef provenant de JBS vendu sous la marque Princes et repéré par Mighty Earth dans ses rayonnages au Royaume-Uni et aux Pays-Bas correspond au stock résiduel de ce dernier contrat », a déclaré un porte-parole du Groupe Princes. « Princes prend le problème de la déforestation très au sérieux et s’engage constamment auprès de ses fournisseurs pour améliorer la gestion de sa chaîne d’approvisionnement, en atténuer les risques et renforcer sa transparence. Nous avons réexaminé notre chaîne d’approvisionnement en corned-beef et nous sommes en train d’élaborer une nouvelle politique d’approvisionnement en matières premières provenant du Brésil. Cette politique tient compte d’un large éventail de facteurs, dont la traçabilité, le risque, le coût, la qualité, le retour des clients, la gestion des fournisseurs indirects et un engagement zéro déforestation. »
Check out Mighty Earth’s briefings on Ahold Delhaize, Carrefour, Lidl Netherlands and Sainsbury’s
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CONTACT :
Joel Finkelstein
+1 202.285.0113 | [email protected]
Déforestation: Cooperl, premier fabricant d’aliments à s’engager pour un soja durable
Angers, 26 octobre 2021 – Nos organisations de défense de l’environnement saluent l’engagement de la coopérative de porc et fabricant d’aliments pour animaux Cooperl avec la signature du “Manifeste des acteurs français pour lutter contre la déforestation”
Déjà avancée dans une démarche d’approvisionnement durable, la coopérative Cooperl renforce son engagement en rejoignant le mouvement pour un soja sans déforestation amorcé il y a un an par la grande distribution.
En signant ce manifeste, l’entreprise s’engage notamment à inclure une clause contractuelle de non déforestation dans ses contrats avec ses fournisseurs. Nico Muzi, directeur Europe de Mighty Earth, commente: “Nous accueillons favorablement la démarche de Cooperl de ne s’approvisionner qu’en soja non issu de la déforestation. Mais c’est sur leurs actions qu’ils seront jugés, par sur leurs intentions. Cooperl doit donc signer de nouveaux contrats spécifiant bien que le soja produit sur des sols convertis après la date butoir de 2020 pour le Cerrado Brésilien ne sera plus accepté. C’est le seul moyen de forcer les grandes entreprises de soja Cargill et Bunge à arrêter de contribuer à la déforestation.”
La coopérative reconnaît ainsi le rôle des fabricants d’aliments dans la lutte contre la déforestation liée au soja. Pour Klervi Le Guenic, chargée de campagne forêts tropicales à Canopée: “Cooperl est le premier maillon face aux négociants comme Cargill et Bunge, au cœur de la filière, et exposés à un risque de déforestation d’environ 60 000 ha chacun entre mars 2019 et 2021. Après l’engagement des enseignes de la grande distribution en novembre 2020 et celui du géant de la volaille LDC en février dernier, celui de Cooperl enfonce le clou: les négociants de soja ne peuvent pas continuer à déforester sans en payer les conséquences.”
Le soja est la première cause de déforestation importée de la France. Provenant principalement du Brésil où son expansion est responsable de la destruction des savanes et forêts, il est en grande majorité (87% au niveau européen) destiné à l’alimentation animale.
Cet engagement arrive au moment où la Commission européenne prépare une proposition de loi contre la déforestation importée, mais qui risque de ne pas protéger les savanes arborées, principal écosystème menacé par la culture du soja. Cette succession d’engagements montre bien l’importance de cette question pour les entreprises européennes et doit inciter à l’extension du périmètre de cette loi.
Contacts média:
Klervi Le Guenic, Canopée: +33 752 64 08 54, [email protected]
Nico Muzi, Mighty Earth: +32 484 27 87 91, [email protected]
Des représentant des peuples autochtones d'Amazonie protestent devant un Casino à Marseille pour sa responsabilité dans la déforestation et l’accaparement de terre en Amazonie
Les peuples autochtones de l'Amazonie, en présence de Fany Kuiru Castro du peuple Uitoto de Colombie, et membre du comité directeur de l'OPIAC (Organisation des Peuples Autochtones de l’Amazonie Colombienne), ont manifesté ce mardi 7 septembre devant un Supermarché Casino à Marseille pour dénoncer la responsabilité du groupe Casino dans la déforestation et l'accaparement de terres des peuples autochtones au Brésil et en Colombie.
Casino : Nourrir un monde déforesté
En mars 2021, une coalition d’organisations représentantes des peuples autochtones de l'Amazonie colombienne et brésilienne et des ONG françaises et internationales dont Envol Vert, Canopée, Sherpa, Notre Affaire à Tous, Mighty Earth et France Nature Environnement ont poursuivi le groupe Casino pour des atteintes systémiques de violations des droits de l'Homme et des lois environnementales.
Selon les preuves présentées dans le cadre de cette affaire, le groupe Casino achetait régulièrement de la viande de boeuf dans trois abattoirs appartenant à JBS, la plus grande entreprise de viande au monde. Ces trois abattoirs se sont approvisionnés en boeuf auprès de 592 fournisseurs responsables d'au moins 50 000 hectares de déforestation entre 2008 et 2020, soit une superficie deux fois plus grande que la ville de Marseille.
Les terres ancestrales détenues et gérées par la communauté Uru Eu Wau Wau dans l'État de Rondônia (Brésil) ont été envahies pour permettre l’exploitation des élevages de bétail qui fournissant en boeuf les supermarchés Casino au Brésil.
Les communautés autochtones au centre des solutions
Face aux enjeux climatiques et à l’occasion du Congrès Mondial de la Nature de l'UICN, il est plus qu’essentiel de rappeler que les communautés autochtones doivent être au centre de toutes les solutions qui concernent la nature et pour la lutte contre la destruction des écosystèmes.
Fany Kuiru Castro, du peuple Uitoto de Colombie, et membre du comité directeur de l'OPIAC, a déclaré :
"L'élevage extensif de bétail en Amazonie met nos vies en danger et extermine les peuples autochtones. Le groupe Casino, à travers ses magasins Éxito, porte une grande part de responsabilité dans cette destruction. Nous exigeons que Casino assume la responsabilité des dommages qu'elle cause à nos communautés et cesse de vendre de la viande issue de terres déforestées. »
Plusieurs ONGs de la coalition (Canopée, Envol Vert, Might Earth) et Greenpeace, ce sont joints à cette mobilisation pour soutenir les représentants des peuples autochtones et clamer la responsabilité des entreprises françaises et de Casino dans la déforestation en Amérique du Sud.
Les principales demandes de la coalition au groupe Casino :
✔ Tracer tous les fournisseurs y compris indirects, et leurs impacts sur l’ensemble des écosystèmes naturels menacés,
✔ Éradiquer la déforestation et les violations des droits de l'homme de l'ensemble de leur chaîne d'approvisionnement en viande (y compris les agriculteurs indirects),
✔ Reconnaître et payer une compensation pour les dommages causés aux terres des peuples autochtones et l'impact sur leurs moyens de subsistance.
Boris Patentreger cofondateur de l’ONG Envol Vert, a déclaré : « Dans un monde où la biodiversité est dans une situation alarmante, ses plus grands alliés, les peuples autochtones, sont eux-mêmes en danger face à la déforestation galopante. Casino doit être cohérent et cesser de vendre dans ses supermarchés au Brésil et en Colombie du boeuf issu de la déforestation ! »
Contacts presse :
Envol Vert : Audrey Benard / [email protected] / +33 6 81 25 48 64 (FR/ UK)
Greenpeace : Benard Soulier / [email protected]/ + 33 6 28 38 99 99
Mighty Earth : Nico Muzi / [email protected] / +32 484 27 87 91 (EN/ ESP/FR)
Global Alliance des organisations territoriales (dont OPIAC) : Coimbra Sirica / [email protected] / +1 301 943 3287 (EN/ES/FR)
Déforestation : Les ONG tirent la sonnette d’alarme à l’aube d’une nouvelle saison record d’incendies au Brésil.
Déforestation : Les ONG tirent la sonnette d’alarme à l’aube d’une nouvelle saison record d’incendies au Brésil
Au premier semestre 2021, la déforestation en Amazonie a augmenté de 17 % par rapport au premier semestre 2020. Alors que la saison sèche s’ouvre au Brésil, le nombre d’incendies dépasse déjà celui de l’année dernière à la même période. Ces chiffres laissent présager de nouveaux records d'incendies au Brésil cet été. Face à ce désastre environnemental, climatique et social, la France reste passive. Pourtant, nos importations de produits issus de la déforestation contribuent directement à la destruction des écosystèmes exceptionnels de ces régions : l'Amazonie et le Cerrado sont détruits pour laisser place aux pâturages pour l'élevage de bœufs et aux champs de soja que la France importe massivement pour nourrir ses animaux d’élevage.
L’année dernière a déjà été marquée par des incendies spectaculaires qui ont ravagé plus de 310 000 km2 au Brésil, avec la caution du Président brésilien Jair Bolsonaro. Pour la troisième année consécutive, la forêt aura perdu environ 10 000 km2 de sa surface, soit l'équivalent de la superficie de la région Île-de-France ! Le rythme de destruction est tel que les scientifiques nous alertent sur le point de non-retour que pourrait atteindre la forêt amazonienne : si aucune action immédiate n’est entreprise pour inverser la trajectoire, cette immense forêt tropicale se transformera irréversiblement en savane, menant à la destruction irréversible de cet écosystème essentiel à la survie de l'humanité.
Les conséquences de la déforestation ne se limitent pas aux frontières des régions touchées : la bonne santé de ces écosystèmes comportant une biodiversité unique est vitale au maintien de l’équilibre climatique planétaire. Aujourd’hui, l’Amazonie brésilienne ne parvient plus à assurer son rôle de poumon de la planète et vient d’atteindre un point de bascule inquiétant. Selon une étude scientifique publiée dans Nature Climate Change, elle émet désormais davantage de carbone qu’elle ne contribue à en séquestrer. Si rien n’est fait pour inverser la trajectoire, c’est toute l’Amazonie qui pourrait basculer et devenir émettrice nette de carbone, mettant en danger l’équilibre mondial.
A l’aube d’une saison de nouveau marquée par les incendies dévastateurs, il y a une urgence absolue à agir immédiatement. En 2019, Emmanuel Macron reconnaissait la responsabilité de la France et s’engageait à agir pour freiner la destruction de l’Amazonie. Deux ans après, le constat est amer : la cadence de nos importations issues de la déforestation n’a pas ralenti et la destruction de l’Amazonie s’est accélérée.
Si la France s’est dotée d’une Stratégie nationale de lutte contre la déforestation importée en novembre 2018, celle-ci est restée lettre morte, faute d’ambition et de volonté politiques. L’action de la France demeurera inefficace tant que les mesures ne seront pas contraignantes et reposeront sur le bon-vouloir des entreprises. Pour garantir que le soja qu’elle importe n’est pas issu de la déforestation, la France doit prendre des mesures pour contraindre les importateurs à garantir et prouver que les produits qu’ils mettent sur le marché français ne sont pas liés à la déforestation ou à la destruction d’écosystèmes naturels.
De même, le gouvernement ne peut continuer à négocier des accords qui risqueraient d'accroître la déforestation en Amérique du Sud. Selon l’expertise scientifique mandatée par le gouvernement, l’entrée en vigueur de l’accord de libre-échange entre l’Union européenne et le Mercosur augmenterait significativement la déforestation dans les pays du Mercosur, jusqu’à 25 % par an pendant six ans. La France doit bloquer l'adoption de cet accord et de tout instrument présentant le risque de contribuer à l'accélération de la déforestation.
En septembre 2021, les regards seront rivés sur la France qui accueillera à Marseille le Congrès mondial de la nature de l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN). Avant la fin de l’année, la Commission européenne proposera un projet de législation pour lutter contre la déforestation. La France aura la responsabilité de faire aboutir un texte ambitieux puisqu’elle assurera la présidence de l’Union européenne au premier semestre 2022. Cette loi devra contraindre les entreprises à garantir que les produits qu’elles mettent sur le marché européen ne sont ni liés à la destruction des forêts, savanes et prairies du monde, ni à des violations de droits humains. C’est seulement à ces conditions que l’on pourra inverser la trajectoire destructrice de la déforestation en Amérique du Sud et espérer préserver l’équilibre environnemental et climatique.
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Liste des signataires
Véronique Andrieux, Directrice générale du WWF France ; Clotilde Bato, Présidente de Notre Affaire à Tous ; Jonathan Guyot, Co-fondateur de all4trees ; Jean-François Julliard, Directeur de Greenpeace France ; Charlotte Meyrueis, Directrice de Coeur de Forêt ; Xavier Morin, Directeur de Canopée ; Nico Muzi, Directeur Europe de Mighty Earth ; Boris Patentreger, Co-fondateur d’Envol Vert ; Arnaud Schwartz, Président de France Nature Environnement ; Evrard Wendenbaum, Fondateur de Naturevolution.
ALERTE INCENDIE À BNP PARIBAS: DES MILITANTS DÉNONCENT LE SOUTIEN DE LA BANQUE AUX ENTREPRISES RESPONSABLES DE DÉFORESTATION
ALERTE INCENDIE À BNP PARIBAS: DES MILITANTS DÉNONCENT LE SOUTIEN DE LA BANQUE AUX ENTREPRISES RESPONSABLES DE DÉFORESTATION
Paris, 17 juin 2021 - Ce matin, une dizaine de militants de l’ONG Canopée se sont rendus dans l’agence BNP Paribas du boulevard Sébastopol à Paris où ils ont déclenché une alarme incendie afin d’alerter sur la responsabilité de la banque dans les feux de forêts au Brésil. (voir video ici).
Cette action fait suite à plusieurs alertes restées sans réponse satisfaisante malgré l’urgence :
- BNP Paribas a accordé près de 200 millions de dollars de financements liés au risque de déforestation à Cargill et Bunge entre 2015 et 2020 (1).
- Plus de 60 000 hectares de forêts et d’écosystèmes ont été détruits par chacune de ces deux entreprises en 2019 et 2020 pour cultiver du soja au Brésil (2).
- BNP Paribas n’a pris aucune mesure concrète et urgente pour couper ses liens avec ces entreprises. En février 2021, BNP a annoncé un objectif vague, et sans plan d’action concret, pour mettre fin à ses soutiens à la déforestation à l’horizon 2025 (3).
- En mai 2021, la déforestation en Amazonie a augmenté de 41% par rapport à mai 2020. Un nouveau niveau record qui augure du pire pour la saison des incendies qui commence (4).
“C’est parce que BNP Paribas ne semble pas comprendre l’urgence à agir que nous venons tirer la sonnette d’alarme. S’il y avait vraiment le feu dans les agences, est-ce que la banque attendrait 2025 pour éteindre l’incendie?” explique Klervi Le Guenic, chargée de campagne chez Canopée.
“BNP fait la sourde oreille. La banque est soumise à la loi sur le devoir de vigilance mais n’a toujours pas intégré des mesures pour réduire son exposition au risque de financer des entreprises dans la déforestation.” ajoute Sylvain Angerand, coordinateur des campagnes chez Canopée.
“Près de 140 000 personnes se sont mobilisées pour demander à BNP d’arrêter de financer la déforestation (5). Si dans ses déclarations la banque promeut de grands engagements, ses réponses concrètes ne font en réalité preuve d’aucune ambition. Nous espérons que cette fois-ci, BNP saura user de son leadership à bon escient et renforcer sa politique pour enfin être à la hauteur de l’enjeu.” ajoute Leyla Larbi, chargée de campagne chez SumOfUs.
“BNP Paribas est le premier financeur au monde des activités à risque de déforestation des plus grands traders de soja du Brésil, Cargill et Bunge. Son virage est donc fondamental, mais ne doit être qu’un premier pas vers une transformation nécessaire du secteur financier, qui leur a accordé plus de 2 milliards d’euros entre 2015 et 2020” (6), conclut Nico Muzi, directeur européen chez Mighty Earth.
Contact presse:
Leyla Larbi, Chargée de campagnes, SumOfUs, +33 750 960 130
Klervi Le Guenic, Chargée de campagnes, Canopée, +33 7 52 64 08 54
Nico Muzi, Directeur Européen, Mighty Earth, +32 484 27 87 91
Notes
(1)https://forestsandfinance.org
(2)https://www.mightyearth.org/wp-content/uploads/Mighty-Earth-tracker-update-FRENCH-V2.pdf
(3)https://www.canopee-asso.org/bnp-paribas-donne-5-ans-de-sursis-a-la-deforestation-liee-au-soja/
(4)https://www.oc.eco.br/en/novo-recorde-em-alertas-mostra-que-crime-ditara-taxa-de-desmate/
(5) https://actions.sumofus.org/a/bnp-paribas-stop-a-la-deforestation
(6)https://forestsandfinance.org/
Sondage : Neuf clients de Carrefour sur dix conviennent que les supermarchés ne devraient pas faire affaire avec les déforesteurs
Sondage : Neuf clients de Carrefour sur dix conviennent que les supermarchés ne devraient pas faire affaire avec les déforesteurs.
L’inquiétude des consommateurs est forte alors que de nouvelles données montrent que la déforestation liée à la viande de supermarché s’accélère
Les ONGs Mighty Earth et SumOfUs exhortent Carrefour à cesser de s’approvisionner auprès des entreprises impliquées dans la destruction de l’Amazonie et du Cerrado au Brésil.
Une écrasante majorité de clients de Carrefour en France (89%) pense que les supermarchés ne devraient pas commercer avec les entreprises responsables de déforestation au Brésil, comme le montre un nouveau sondage YouGov réalisé pour Mighty Earth [1]. Malgré cela, le géant de la grande distribution continue de s’approvisionner auprès des entreprises les plus impliquées dans la déforestation, notamment Cargill et Bunge, les deux plus grands négociants en soja du monde, et JBS, leader mondial de la viande bovine.
De nouvelles données du Tracker de la déforestation liée au soja et à l’élevage de Mighty Earth, publiées aujourd’hui, ont trouvé deux fois plus de déforestation dans les chaînes d’approvisionnement de ces négociants en soja et de ces transformateurs de viande au cours de l’année écoulée par rapport à l’année précédente [2].
Le suivi couvre la période de mars 2019 à mars 2021 et montre que les deux plus grands importateurs européens de soja, Bunge et Cargill, sont les négociants en soja les moins performants. Cargill est lié au défrichement de plus de 66 000 hectares, tandis que Bunge est lié au défrichement de près de 60 000 hectares. Au total, c’est une superficie équivalant à plus de douze fois celle de Paris qui a été défrichée.
Malgré cette spirale de déforestation, une seule entreprise sur les 235 enregistrées dans le rapport de Mighty Earth’s a définitivement rompu tout lien avec un fournisseur responsable de déforestation.
La tendance à l’aggravation de la déforestation causée par les négociants en soja et en viande est corrélée à l’augmentation globale de la disparition de la forêt brésilienne. L’année dernière, la déforestation au Brésil était supérieure à celle des six pays suivants réunis, selon les données de l’Université du Maryland et de la plate-forme de surveillance numérique Global Forest Watch [3].
La production industrielle de viande implique l’élimination de surfaces forestières pour élever du bétail et pour la culture du soja destiné à la nourriture des poulets, des porcs et des vaches laitières. Le soja et le bœuf sont deux des trois produits importés dans l’UE qui ont entrainé le plus de déforestation entre 2005 et 2017.
Carrefour est le plus grand distributeur du Brésil, suite à l’acquisition du détaillant brésilien BIG il y a un mois, et le deuxième plus grand distributeur de France. L’année dernière, et malgré la pandémie, Carrefour a enregistré une croissance record de ses ventes de + 7,8%, réalisant sa meilleure performance en 20 ans [4].
En novembre 2020, Carrefour a mené une campagne volontaire dans ce secteur qui a entraîné tous les grands supermarchés français à s’engager à n’utiliser que du soja sans déforestation dans leurs chaînes d’approvisionnement. Au bout de six mois, Carrefour n’a pas fait de progrès significatifs dans la réduction de ses liens avec les négociants en soja les moins performants Cargill et Bunge, et ne parvient pas à susciter un réel changement sur le terrain [5].
D’autres supermarchés et entreprises de restauration rapide en France comme Leclerc, Casino, Auchan, Lidl, Burger King et Quick sont également coupables de vendre de la viande industrielle qui alimente la déforestation. Mais en tant que plus grand distributeur mondial basé en France et face à l’urgence climatique Carrefour doit montrer la voie, selon Mighty Earth et SumOfUs.
Chaque année, entre juin et septembre, les plus grands négociants en soja du monde s’associent aux grands producteurs brésiliens de soja dans le but de négocier des contrats d’achat pour l’année à venir. C’est la période de l’année où les entreprises se mettent d’accord sur les exigences contractuelles telles que des normes sans OGM ou les clauses empêchant l’achat de soja cultivé sur des terres déboisées après la date butoir de 2020.
L’agriculture est le principal moteur de la déforestation dans le monde. 80% de la disparition mondiale de forêts est due à la conversion des forêts en terres agricoles pour produire des denrées telles que le bœuf, le soja et l’huile de palme [6].
Notes à l’éditeur:
[1] Résultats du sondage YouGov:
- Les Français soutiennent la viande sans déforestation et sont prêts à passer à des marques plus durables
a. Quatre citoyens français sur cinq (et 81% des clients de Carrefour) achèteraient très probablement de la viande sans déforestation la prochaine fois qu’ils se rendraient au supermarché si on leur en offrait
b. Les deux tiers (66% pour tous et 69% des clients de Carrefour) changeraient de supermarché si celui-ci agissait davantage contre la consommation de poulet et de porc «déforestants». - Manque de confiance dans les supermarchés en matière de déforestation.
a. Les deux tiers (66%) ne font pas confiance aux supermarchés pour lutter contre la déforestation
b. 86% pensent que les supermarchés ont l’obligation d’agir contre la déforestation. - Rejet massif des supermarchés qui commercent avec des entreprises qui sont à l’origine de la destruction des forêts brésiliennes.
a. Neuf Français sur 10 (89%) ont déclaré que les supermarchés ne devraient pas commercer avec des entreprises à l’origine de la destruction des forêts brésiliennes.
b. 85% pensent que les gouvernements devraient obliger les supermarchés à agir contre la déforestation.
Habitudes alimentaires de plus de 2000 personnes interrogées en France: 66% consomment de la viande; 14% sont flexitariens; 5% sont végétariens + pescatariens + régimes à base de plantes; 1% sont végétaliens.
La taille totale de l’échantillon en France était de 2031 adultes. Le travail de terrain a été réalisé du 10 au 12 mars 2021. L’enquête a été réalisée en ligne. Les chiffres ont été pondérés et sont représentatifs de l’ensemble des adultes en France (18 ans et plus)
[2] Chaque mois, Mighty Earth et l’organisation de recherche Aidenvironment utilisent les alertes de déforestation par satellite des agences gouvernementales brésiliennes, des images de propriété, des enquêtes menées par l’équipe locale et un engagement avec les entreprises pour établir les liens entre les commerçants de soja, les transformateurs de bœuf et la destruction des forêts en Brésil. Le suivi de la déforestation du soja et du bétail de Mighty Earth relie les cas de défrichement à grande échelle en Amazonie et au Cerrado aux commerçants de soja et aux transformateurs de viande. Il ne rend pas compte de toute la déforestation au Brésil, qui est beaucoup plus importante.
La totalité des données et la méthodologie sont disponibles sur : https://www.mightyearth.org/soy-and-cattle-tracker/
[3] Taux et statistiques de déforestation dans le monde par pays / GFW (globalforestwatch.org). Selon l’agence spatiale brésilienne (INPE), la déforestation de la forêt amazonienne dans le pays a atteint un niveau record en 12 ans.
[4] Carrefour a réalisé de solides performances en 2020, notamment dans ses pays clés: la France, l’Espagne et le Brésil. En France, les ventes ont progressé de 3,6%; L’Espagne a enregistré une augmentation de +7,1% tandis que le Brésil a enregistré une croissance record de + 18,2%, avant l’achat de BIG. Tous les résultats financiers sont ici.
[5] Selon l’enquête de Mighty Earth’s Soy and Cattle Deforestation Tracker publiée aujourd’hui, Bunge et Cargill sont les négociants de soja les moins performants, malgré leurs récents rapports en matière de développement durable vantant leurs chaînes d’approvisionnement presque sans déforestation. Cargill est liée à plus de 66 000 hectares de défrichement – la plus grande surface parmi tous les autres négociants en soja. Parallèlement, Bunge est lié à près de 60 000 hectares de défrichement, dont plus d’un tiers dans des aires protégées.
Plus d’informations sur : https://www.mightyearth.org/soy-and-cattle-tracker/
[6] Les causes de la déforestation – FERN : https://www.fern.org/publications-insight/what-are-the-causes-of-deforestation-1975/
L’évaluation ISCO examine les plateformes publiques/privées pour un cacao durable
L’évaluation ISCO examine les plateformes publiques/privées pour un cacao durable
8/4/2021
Au cours des quatre dernières années, l’industrie du chocolat a adopté plusieurs réformes afin de lutter contre la déforestation, le travail des enfants et d’autres abus ayant cours dans le secteur du cacao.
Parallèlement à d’autres réformes, les “plateformes” public-privé pour un cacao durable, communément appelées “ISCO”, ont proliféré. Les ISCO rassemblent l’industrie, les entités gouvernementales et les organisations de la société civile des pays consommateurs de chocolat afin de promouvoir la durabilité du cacao.
En facilitant la collaboration entre l’industrie, le gouvernement et la société civile, les ISCO définissent des objectifs, fixent des cibles et surveillent les progrès. Elles sont une chance exceptionnelle pouvant permettre à l’industrie de passer à un cacao durable et nous applaudissons les organisations, les entreprises et les institutions qui ont rejoint ces plateformes de durabilité dans le but d’améliorer les performances sociales et environnementales du secteur.
Il faut cependant craindre que, malgré de bonnes intentions, les ISCO aient du mal à mettre leurs engagements en pratique. De plus, sans une pression supplémentaire de la société civile et des citoyens, le risque existe de les voir devenir un outil de blanchiment écologique de l’industrie. Enfin, si chacune des ISCO travaille de façon solitaire en élaborant ses propres définitions, ses ambitions, ses indicateurs de performance clés et si elles ont des dates butoirs divergentes, cela pourrait conduire au chaos plutôt qu’à une pression mondiale synergique en faveur de l’amélioration du secteur du cacao.
L’évaluation des ISCO est mise en œuvre pour exercer une pression en faveur de la synergie plutôt que de la divergence, de l’ordre plutôt que du chaos, des objectifs ambitieux plutôt que de la médiocrité, et aussi pour mettre en évidence les réussites. Nous espérons que cette évaluation encouragera les ISCO à concrétiser leurs engagements. Pour que l’industrie cacaoyère devienne réellement durable, des réformes sont nécessaires dans les pays consommateurs. La cohérence et la clarté seront les meilleurs propulseurs de ces réformes.
Le tableau ci-dessous donne un aperçu des plateformes évaluées :
PAYS | PLATEFORMES | DATE DE LANCEMENT
|
Allemagne | Initiative allemande pour un cacao durable (GISCO)
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Juin 2012 |
Suisse | Plate-forme suisse pour un cacao durable (SWISSCO)
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Janvier 2018
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Belgique | Beyond Chocolate (partenariat pour une industrie chocolatière belge durable, “BISCO”)
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Décembre 2018 |
Japon | Plate-forme pour un cacao durable pour les pays en développement (dénommée officieusement “JAPANISCO”) | Janvier 2020 |
Pays-Bas | Initiative néerlandaise pour un cacao durable (DISCO)
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Août 2020 |
France | Le Syndicat du Chocolat (FRISCO) | |
États-Unis |
Les États-Unis n’ont pas réussi à mettre en place une plateforme permettant à l’industrie, au gouvernement et à la société civile de se réunir et de définir une marche à suivre pour les importations de cacao durable.
|
RAS |
Royaume-Uni | De même, le Royaume-Uni a échoué pour son inaction.
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RAS |
Les 12 critères de durabilité comprennent la structure, les engagements, les objectifs, les activités et les prises de positions des plateformes sur des questions telles que la traçabilité et la transparence, la déforestation, l’agroforesterie, l’utilisation de produits chimiques et le travail des enfants. Certains de ces critères, comme la déforestation, apparaissent familiers à toute personne ayant consulté l’une des publications de Mighty Earth sur le cacao. En effet, nombre de ces critères sont mis en évidence dans nos précédentes fiches d’évaluation de Pâques dans lesquelles nous avons noté les acteurs du secteur du cacao tels les négociants, les fabricants et les supermarchés en fonction de leurs performances environnementales et sociales, en attribuant des notes “bonnes”, “moyennes” et “mauvaises” pour les performances relatives aux critères individuels ainsi que des notes pour les performances globales de l’entreprise. À l’instar des négociants en cacao et des fabricants de chocolat qui sont tenus responsables et notés, les plateformes qui cherchent à réformer le cacao au niveau national doivent également l’être.
L’objectif de ce classement ISCO n’est pas de créer une concurrence antagoniste entre les plateformes, ni de pénaliser les plateformes récemment créées parce qu’elles ne sont pas plus avancées. Le but est plutôt de créer une course vers le sommet, d’inciter toutes les plateformes à apprendre les unes des autres et à s’entraider pour mieux faire.
La valeur que les plateformes de durabilité du cacao ajoutent au secteur est reconnue. Il faut les encourager à mieux articuler des engagements synergiques et partagés autour des questions qui sont au cœur de la durabilité du secteur. En outre, notre objectif est de soutenir les plateformes avec une feuille de route, afin qu’elles concrétisent leurs engagements et collaborent pour faire face aux défis complexes.
Pour les plateformes nouvellement établies, ce tableau de bord peut aider à orienter les discussions sur la façon dont elles aborderont les questions clés. Pour les marchés qui envisagent de développer une plateforme comme les États-Unis ou le Royaume-Uni, ce tableau de bord sert de point de départ.
L’initiative japonaise pour la durabilité du cacao, JAPANISCO, en est une belle illustration puisqu’elle coïncide avec le nouvel engagement louable du gouvernement japonais d’atteindre la neutralité carbone d’ici 2050. Le Japon s’apprêtant à devenir un leader mondial et à servir de modèle aux autres pays pour qu’ils prennent des engagements similaires, il devient crucial que toutes les industries japonaises prennent des mesures pour atteindre les objectifs nationaux officiels. Grâce à la naissante JAPANISCO, l’industrie chocolatière japonaise dispose désormais d’un cadre d’échange et de collaboration ainsi que d’un système élaboré pour un effort collectif visant l’atteinte de l’objectif zéro déforestation importée et la promotion de l’agroforesterie qui, tous deux, peuvent réduire les concentrations atmosphériques de CO2. Compte tenu de la capacité démontrée de l’industrie japonaise à innover rapidement, l’espoir est grand de voir JAPANISCO connaître le succès dans l’industrie du cacao, constituer un modèle viable et susciter un effet d’entrainement vers l’objectif zéro déboisement pour toutes les plates-formes et toute l’industrie agroalimentaire japonaise, englobant d’autres matières premières clés telles que l’huile de palme.
Nous encourageons toutes les plateformes à répondre, de toute urgence, à toutes les critiques formulées dans ce document et à aider, ainsi, l’industrie cacaoyère à accélérer sa marche vertueuse vers la durabilité véritable.
Fiche d'évaluation de pâques: les chocolatiers gagnent des œufs " pourris " et " dorés " pour le travail des enfants et les pratiques de durabilite
Tableau de bord de Pâques 2021 : Le prix de l'" œuf pourri " est décerné à Storck, tandis qu'Alter Eco, Tony's Chocolonely et Whittaker's obtiennent des " œufs d'or " ; Godiva progresse par rapport à la dernière place obtenue en 2020.
À l'approche de Pâques, plus grande période de consommation de chocolat au monde, surtout dans les pays du Nord, de nombreux négociants en cacao, fabricants de chocolat et détaillants parmi les plus importants ne répondent toujours pas aux préoccupations sociales et environnementales, selon le tableau de bord de Pâques 2021 publié conjointement par Be Slavery Free, Green America, Inkota, Mighty Earth, et National Wildlife Federation.
Storck, un confiseur possédant des sites de production en Allemagne et 21 filiales internationales, a reçu les notes les plus basses - le "prix de l’œuf pourri'' - pour son manque de réactivité et de transparence. Ses marques comprennent Werther's Original, Riesen, Toffifee, Merci, Colourful World et Bendicks.
L'"œuf d'or" a été décerné aux trois entreprises les mieux classées :
- Alter Eco, une société basée aux États-Unis et qui écoule ses produits aux États-Unis et en Europe, a reçu son premier Œuf d'or. Les ONG ont également reconnu les mérites de son partenaire Chocolats Halba / Sunray pour le rôle d'Halba dans l'aide apportée à Alter Eco pour atteindre les objectifs de durabilité.
- Tony’s Chocolonely, une multinationale basée aux Pays-Bas, a reçu l'Œuf d'or pour la deuxième fois consécutive.
- Whittaker’s de Nouvelle-Zélande, dont les produits sont principalement disponibles en Australie et en Nouvelle-Zélande, a également reçu l'Œuf d'or pour la deuxième année consécutive pour cette région.
Les précédents "lauréats" de l'Œuf pourri ont, depuis, considérablement amélioré leurs performances en matière de durabilité dans tous les domaines. Le lauréat 2020 de l'Œuf pourri Godiva a fait des progrès majeurs sur les politiques de revenu de subsistance et le travail environnemental, et le lauréat 2019 de l'Œuf pourri Sucden a progressé dans toutes les catégories de durabilité.
"Grâce à ce tableau de bord, les consommateurs aux États-Unis, en Europe, en Australie, en Nouvelle-Zélande, au Japon et ailleurs peuvent acheter des chocolats de Pâques en toute tranquilité. Ils disposent désormais d'indications claires et précises sur les entreprises qui se soucient de la durabilité et sur celles dont les friandises sont probablement entachées de déforestation et de violations des droits de l'homme", déclare Etelle Higonnet, conseillère principale de la National Wildlife Federation. "Les consommateurs peuvent désormais acheter du chocolat les yeux grands ouverts et utiliser leur pouvoir d'achat pour repousser les retardataires comme Storck et récompenser les leaders du secteur que sont Alter Eco, Tony's Chocolonely et Whittaker's."
Les enquêteurs ont interrogé 31 entreprises chocolatières et fournisseurs de cacao dont on estime qu'ils fournissent plus de 80 % des confiseries dans le monde. Les entreprises ont été notées sur les six questions de durabilité les plus urgentes auxquelles l'industrie du chocolat est confrontée: la diligence raisonnable en matière de droits de l'homme, la transparence et la traçabilité, la déforestation et le changement climatique, l'agroforesterie, les politiques de revenu de subsistance et le travail des enfants. Les marques ont ensuite été classées dans l'une des quatre catégories suivantes : lapin vert pour celles qui sont à la pointe de l'industrie en matière de politique, avec des preuves de mise en œuvre, et lapin rouge pour celles qui ont peu ou pas de politique et aucune preuve de mise en œuvre. Les entreprises qui ont choisi de ne pas participer au tableau de bord ont également reçu un lapin rouge.
Les entreprises de cacao, en particulier celles de l'Initiative Cacao & Forêts, ont pris une mesure importante pour accroître la traçabilité de leurs chaînes d'approvisionnement en cartographiant plus d'un million d'exploitations depuis 2018, et la plupart des grandes entreprises de chocolat ont divulgué au moins une partie de leurs chaînes d'approvisionnement en cacao ivoirien dans la carte de responsabilité du cacao de Mighty Earth (Cocoa Accountability - Mighty Earth)
"C'est dans la catégorie de la traçabilité que nous avons constaté les progrès les plus notables chez les acteurs du secteur du cacao ces dernières années", a déclaré Charlotte Tate, directrice des campagnes sur le travail chez Green America. "Ils s'améliorent rapidement sur cette question, mais la plupart ne franchissent pas toujours la ligne d'arrivée. Afin d'aborder tous les autres points du tableau de bord, les entreprises doivent d'abord savoir d'où vient le cacao. Sans cette information, il y a peu d'espoir de mettre fin au travail des enfants, à la pauvreté des agriculteurs ou à la déforestation. Les entreprises doivent avoir des chaînes d'approvisionnement entièrement traçables, associées à des rapports transparents."
Outre la tendance à la traçabilité, le tableau de bord fournit un aperçu du revenu des agriculteurs. "Un nombre stupéfiant de 180 millions d'œufs emballés ou en boîte sont achetés pour Pâques chaque année. Ce chiffre n'inclut pas les œufs miniatures ou crémeux qui se vendent également très bien. Très peu de l'argent de l'industrie du chocolat va aux pays où le cacao est cultivé ou aux cultivateurs de cacao eux-mêmes", déclare Fuzz Kitto, codirecteur national de Be Slavery Free en Australie. "La plupart des producteurs de cacao gagnent moins d'un dollar par jour, les femmes ne gagnant que 0,30 dollar par jour. Ils sont particulièrement touchés par les perturbations économiques de la pandémie Covid 19."
Une autre tendance du tableau de bord de Pâques est l'amélioration lente mais constante des entreprises japonaises sur certains paramètres de durabilité, au cours des quatre dernières années. Cependant, les entreprises japonaises de chocolat ont des efforts à faire pour obtenir des politiques plus fortes, assorties d'un suivi et d'une mise en application pour mettre fin au travail des enfants, à la pauvreté et à la déforestation dans leurs chaînes d'approvisionnement en cacao. Le secteur japonais doit évoluer rapidement pour éviter d'être moins performant que ses homologues mondiaux. La création d'une nouvelle "plateforme du cacao" lancée par l'Agence japonaise de coopération internationale (JICA) en 2020 pourrait être la clé pour résoudre les problèmes de durabilité à l'échelle de l'industrie en réunissant le gouvernement, l'industrie et les organisations à but non lucratif.
"Le tableau de bord montre également que le rythme d'adoption de l'agroforesterie et de pratiques agricoles plus respectueuses du climat est beaucoup plus lent qu’espéré", déclare Samuel Mawutor, conseiller principal chez Mighty Earth. Transformer le secteur du cacao pour le débarrasser des monocultures problématiques ne peut être possible sans mettre davantage l'accent sur la restauration des forêts et des exploitations agricoles par l'agroforesterie. Il note que "les entreprises doivent cesser de distribuer des semis d'arbres et investir beaucoup plus de ressources dans la culture et l'entretien des arbres plantés dans les exploitations cacaoyères ainsi que dans la sécurité foncière des arbres, afin de garantir l'adoption de l'agroforesterie à grande échelle en Afrique de l'Ouest."
"Ce tableau synoptique remet les pendules à l'heure en ce qui concerne les actions superficielles à visée faussement durable (greenwashing) par rapport à l'action réelle", selon Johannes Schorling, coordinateur de campagne chez Inkota. "Malgré des décennies d'engagement volontaire de la part de l'industrie, la pauvreté, le travail dangereux des enfants et la déforestation sont encore très répandus dans le secteur du cacao. La plupart des entreprises ont seulement commencé à exercer une diligence raisonnable, et de nombreuses lacunes subsistent. Cette contre-performance des entreprises montre la nécessité d'une législation robuste en matière de diligence raisonnable."
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Les organisations ayant conduit l’enquête:
Be Slavery Free
Be Slavery Free est une coalition d'organisations de la société civile, de communautés et d'autres organisations travaillant ensemble pour prévenir, abolir et perturber l'esclavage moderne en Australie, aux Pays-Bas et dans le monde entier. Be Slavery Free a une expérience de terrain en matière de prévention, de perturbation et de remédiation de l'esclavage moderne, avec un accent particulier sur la mise en lumière de l'esclavage dans les chaînes d'approvisionnement. Be Slavery Free a contribué à l'adoption de la loi australienne sur l'esclavage moderne. Depuis 2007, l'association collabore avec l'industrie du chocolat et plaide en faveur de la lutte contre le travail des enfants et l'esclavage dans le secteur du cacao. Vous trouverez de plus amples informations sur Be Slavery Free à l'adresse https://beslaveryfree.com.
Green America
Green America est la principale organisation américaine de l'économie verte, dont la mission est d'exploiter le pouvoir économique des États-Unis - la force des consommateurs, des investisseurs, des entreprises et du marché - pour créer une société socialement juste et écologiquement durable. Fondée en 1982, Green America fournit aux entreprises et aux particuliers les stratégies économiques, le pouvoir d'organisation et les outils pratiques nécessaires pour résoudre les problèmes sociaux et environnementaux actuels. Vous trouverez de plus amples informations sur Green America à l'adresse http://www.GreenAmerica.org.
Inkota
INKOTA a passé les 50 dernières années à faire campagne pour mettre fin à la faim et à la pauvreté et pour que la mondialisation profite à tous. Grâce à des campagnes ciblées, INKOTA vise à sensibiliser le public allemand aux côtés sombres de la mondialisation et à l'importance des droits de l'homme. INKOTA coordonne la campagne "Make Chocolate Fair !" (Faire du chocolat une denrée équitable ! », qui plaide pour de meilleures conditions de vie pour les producteurs de cacao en Afrique de l'Ouest. En outre, INKOTA coopère avec des organisations partenaires de la société civile dans le Sud, en les aidant à faire campagne pour la justice et l'égalité dans leur pays d'origine. Vous trouverez de plus amples informations sur Inkota à l'adresse https://www.inkota.de/english/.
Mighty Earth
Mighty Earth est une organisation de campagne environnementale mondiale qui œuvre pour la protection des forêts, la conservation des océans et la lutte contre le changement climatique. Mighty Earth s'efforce de susciter une action à grande échelle en faveur d'une agriculture écologiquement responsable qui protège les écosystèmes indigènes, la faune et la flore sauvages ainsi que l'eau, et respecte les droits des communautés locales - y compris dans le secteur du cacao. L'équipe de Mighty Earth a joué un rôle décisif en persuadant certaines des plus grandes entreprises agroalimentaires du monde d'améliorer considérablement leurs politiques et pratiques environnementales et sociales. Vous trouverez de plus amples informations sur Mighty Earth à l'adresse https://www.mightyearth.org/chocolate/.
National Wildlife Federation
La National Wildlife Federation, la plus grande organisation américaine de protection de la nature avec plus de 6 millions de membres, s'efforce d'unir les Américains de tous horizons pour donner une voix à la vie sauvage. La NWF est en première ligne pour la faune sauvage depuis 1936, luttant pour les valeurs de conservation qui sont tissées dans le tissu de l'héritage collectif de l'Amérique. Le programme international du NWF combine une expertise en économie des ressources naturelles, en télédétection et en SIG, en droit international et en écologie tropicale pour faire avancer les solutions basées sur le marché et les politiques publiques afin d'éliminer la perte des forêts tropicales. Le NWF encourage l'agriculture "zéro déforestation", en se concentrant sur les produits de base ayant le plus d'impact sur les forêts et la faune. Vous trouverez de plus amples informations sur la NWF à l'adresse https://international.nwf.org/about/.
Bibliothèque sur l’agroforesterie du cacao
Cette bibliothèque d'agroforesterie du cacao (Cocoa Agroforestry Library) est une bibliothèque électronique de toute la littérature scientifique accessible au public sur l'agroforesterie du cacao (cocoa agroforestry) destinée à une large utilisation par l'industrie, les gouvernements, les universitaires, les militants, les groupes d'agriculteurs et d’autres acteurs. Ce sera une bibliothèque « vivante » : nous invitons toute personne intéressée à suggérer des données supplémentaires ou des rapports à y inclure à envoyer un courriel à [email protected]. Vous pouvez dès maintenant consulter la bibliothèque en cliquant ci-contre here.
Notre objectif est que cette bibliothèque incite les établissements universitaires ou de recherche à examiner ces informations et à publier de nouvelles synthèses qui rendent ces ressources plus accessibles aux gouvernements, à l'industrie et à d'autres groupes tout au long des chaînes d'approvisionnement du cacao.
Il existe des opportunités intersectorielles claires, mais nous avons choisi de consacrer cette initiative au cacao afin d’accroître sa pertinence pour l'industrie de ce secteur. Nous espérons cependant que ce type de bibliothèque soit également créé pour d'autres cultures.
Introduction
Chaque jour, on estime qu'un milliard de personnes consomment du chocolat (Nils-Gerrit Wunsch, 2020). La grande majorité de ces amateurs de chocolat vivent dans des pays développés tels que la Suisse, l'Allemagne, les États-Unis et le Japon. Pourtant, le cacao, l’ingrédient nécessaire au chocolat, est un fruit originaire de la forêt pluviale des basses terres de l’Amazonie et, depuis la fin des années 70, il est principalement produit en Afrique de l’Ouest. Aujourd'hui, environ 60% du cacao est produit dans seulement deux pays : la Côte d'Ivoire et le Ghana. La majorité du cacao est cultivé dans de petites exploitations qui ont remplacé les forêts indigènes - menaçant le bien-être des personnes et de la faune. Des opportunités existent de changer la façon dont le cacao est produit, afin qu’il profite aux populations et à la nature.
Cette bibliothèque regroupe l'essentiel des connaissances scientifiques sur la problématique de l'agroforesterie cacaoyère. Les recherches ayant conduit à la création de cette bibliothèque électronique révèlent une grande richesse d'informations pour la première fois ici rassemblées, ordonnées et consultables.
Ces informations étaient auparavant disséminées dans de nombreux rapports et sources. Cette bibliothèque permet désormais à l'industrie, au gouvernement et aux autres parties prenantes d'y accéder facilement et de prendre des décisions basées sur les meilleures données scientifiques disponibles. L’inaccessibilité de l'information est susceptible d’avoir gêné les acteurs de l'industrie du cacao ainsi que et les décideurs gouvernementaux dans le passé, mais ce n'est plus le cas. Avec cette bibliothèque numérique plus personne ne peut arguer d’un manque de données exploitables. L'un des enseignements cruciaux de ce travail pour l'industrie et les gouvernements est que davantage de projets pilotes et de recherche seraient les bienvenus. Cela ne devrait cependant pas conditionner l'action. Il y a, en effet, suffisamment d'informations disponibles pour prendre des décisions éclairées afin de faire passer tout le cacao mondial de la monoculture au système agroforestier et, là où l’agroforesterie est déjà mise en œuvre, de la protéger et de l’améliorer. Nous avons fait la distinction entre les articles de revue et les études de cas, afin que les gouvernements et l'industrie puissent identifier les grands principes directeurs dans les articles puis aller plus loin, lorsque cela est nécessaire ou approprié, avec les études de cas ou des études régionales. Notre recherche révèle cependant une insuffisance : il n’existe pas assez de guides pratiques permettant de garantir une mise en œuvre harmonieuse. Ceux-ci doivent être élaborés conjointement par l'industrie, afin de garantir l'efficience et l'efficacité des pratiques et des programmes d'agroforesterie et en même temps éviter la duplication coûteuse et inutile des efforts individuels.
Que disent les données sur le cacao agroforestier ?
Une poignée de thèmes clés ressortent de l'examen des données.
1. Les rendements du cacao peuvent être élevés dans les systèmes d'agroforesterie cacaoyère, mais la manière d'y parvenir varie d'une région à l'autre. La maximisation des rendements de cacao dans les systèmes agroforestiers dépend en partie de la sélection et de l'espacement des espèces d'arbres et en partie d'autres mesures de gestion telles que la gestion de l'eau et des sols ainsi que les régimes associés de gestion des sols et de l'eau.
2. Le cacao agroforestier est meilleur pour le revenu des agriculteurs dans de nombreux cas, surtout parce qu'il leur fournit une diversification des revenus, une sécurité alimentaire et des services écosystémiques qui réduisent leur dépendance à des intrants coûteux.
3. La variation régionale est réelle et le contexte régional est important. Il est désormais possible d’avoir accès au problème spécifique auquel vous êtes confronté dans votre pays, votre région, et pas seulement à des informations génériques mondiales.
4. Les systèmes agroforestiers de cacao sont bénéfiques pour la biodiversité et la santé des sols.
5. L'agroforesterie offre des possibilités de réduire l'utilisation des intrants chimiques, ce qui profite à la santé humaine et à l'environnement.
6. Il y a une opportunité d’étudier et d’incorporer les connaissances et les innovations locales dans les systèmes d'agroforesterie cacaoyère.
Menaces, défis et problèmes dans le cacao agroforestier
Notre revue de la littérature montre clairement qu'il existe des défis majeurs à surmonter pour que l'agroforesterie cacaoyère réussisse à grande échelle.
1. Il n'y a pas assez de cacao agroforestier. Les monocultures de cacao peuvent maximiser les profits et les rendements à court terme dans certains cas, mais elles ont une durée de vie limitée et sont liées à des épidémies et à une dégradation rapide des sols. Le cacao en monoculture devrait être éliminé des chaînes d'approvisionnement et converti en systèmes agroforestiers durables. (Pour plus d'informations sur cette position, voir l'article de l’organisation Voice sur le cacao agroforestier ici : Voice paper on agroforestry cocoa)
2. Dans le monde entier, le cacao forestier et agroforestier est toujours en cours de conversion en monoculture ou quasi-monoculture à des taux alarmants. Cela aggrave les problèmes liés à la résilience climatique, à la durabilité des exploitations agricoles et à la perte de biodiversité.
3. Il y a une pénurie de cacao agroforestier bien planifié qui optimise les rendements, les services écosystémiques, la conservation de la biodiversité et les revenus des agriculteurs.
4. Le succès de la mise en œuvre de l'agroforesterie dépend de l’inclusion des agriculteurs dans le processus de prise de décision. Lorsque les agriculteurs sont absents de la sélection des espèces d'arbres et de la conception de l'agroforesterie, de nombreux efforts échouent. Comprendre ce dont les agriculteurs ont besoin et ce qu’ils veulent consommer ainsi que la diversification des revenus sont au cœur de la construction d'un système de cacao agroforestier réussi. Le co-développement est essentiel, mais rarement réalisé, et c'est l'une des principales raisons pour lesquelles les initiatives d'agroforesterie échouent souvent à augmenter le nombre d'arbres dans les plantations de cacao.
Des lacunes dans les connaissances subsistent et doivent être comblées Nous examinons, sans exhaustivité, les plus grandes lacunes dans les connaissances disponibles. Notre attente est plutôt que les chercheurs lisent mutuellement leurs travaux, évaluent le corpus global de la littérature, échangent des idées et travaillent ensemble pour combler ces lacunes de la recherche dans leurs futurs travaux.
1. Il y a un manque évident de recherche visant l’augmentation de la durabilité des exploitations de cacao ou l’intensification de l'agroforesterie durable du cacao. De nombreux exemples confirmés de systèmes agroforestiers du cacao existent avec des résultats de durabilité environnementale, sociale et économique élevés, mais très peu de tests présentent l'application réussie de ces approches dans d'autres contextes.
2. Les interactions entre la structure agroforestière et le climat local sont sous-étudiées. Cela inclut le microclimat agricole et les régimes locaux de précipitations et de sécheresse. De telles interactions sont susceptibles de devenir plus importants, étant donné le changement climatique prévisible et les événements météorologiques extrêmes dans les régions de culture du cacao.
3. Les connaissances du terroir ne sont pas suffisamment discutées et étudiées dans l'élaboration des systèmes agroforestiers ; surtout en Amazonie / Amérique centrale.
4. Si la relation entre la cacao-culture et la biodiversité est abordée dans de nombreuses études, il est nécessaire de faire une plus grande synthèse des études sur la biodiversité au niveau régional, ainsi que des évaluations régionales de la façon dont le couvert forestier, la couverture ombragée, la diversité des arbres et d'autres pratiques de gestion du caco affectent la biodiversité, aussi bien à l'échelle des plantations qu’à l'échelle régionale.
5. Les études sur la biodiversité mesurent généralement le nombre d'espèces végétales et animales trouvées dans les plantations de cacao, mais celles portant sur la façon dont les animaux utilisent les plantations de cacao ou sur l'impact des plantations de cacao sur la démographie des populations d'animaux sauvages manquent, en dehors de quelques espèces de mammifères. En conséquence, il n'y a pratiquement aucune recommandation sur la façon dont les plantations de cacao peuvent être gérées pour augmenter la survie de la faune, comme par exemple limiter l'utilisation des pesticides ou conserver des espèces d'arbres qui sont excessivement utilisées pour la nourriture, la nidification ou les déplacements.
6. Les services de pollinisation ont tendance à être plus importants dans les agro-forêts de cacao que dans les monocultures, mais la pollinisation du cacao lui-même est en général sous-étudiée.
7. Il n'y a pratiquement aucune recherche sur les abeilles du terroir et le cacao, ce qui est dommage vu que la combinaison du cacao agroforestier et du miel / apiculture permettrait une diversification des revenus des agriculteurs et une amélioration de la pollinisation pour l’écosystème général.
Déforestation et atteintes aux droits humains en Amazonie : des représentants des peuples autochtones et ONG internationales assignent Casino en justice
Déforestation et atteintes aux droits humains en Amazonie: des représentants des peuples autochtones et ONG internationales assignent Casino en justice
Ce mercredi 3 mars 2021, des représentants des peuples autochtones d’Amazonie brésilienne et colombienne, ainsi que des organisations non gouvernementales (ONG) françaises et américaines, assignent en justice le groupe Casino devant le tribunal judiciaire de Saint-Etienne, en raison de ses ventes en Amérique du Sud de produits à base de viande bovine, liée à la déforestation et à l’accaparement de terres des peuples autochtones.
C’est la première fois qu’une chaîne d’hypermarchés est assignée en justice pour des faits de déforestation et de violation de droits humains dans sa chaîne d’approvisionnement, sur le fondement de la loi sur le devoir de vigilance adoptée en mars 2017. Les organisations autochtones demandent à être dédommagées en raison des dommages causés à leurs terres ancestrales et de l’impact sur leurs moyens de subsistance.
Atteintes à l’environnement et violations des droits humains
L’assignation conclut à des atteintes systémiques à l’environnement et aux droits humains qui ont eu lieu, tout au long de la chaîne d’approvisionnement du groupe Casino au Brésil et en Colombie, sur une période significative. Selon les preuves rassemblées par le Centre d’Analyse de la Criminalité Climatique, le groupe Casino aurait acheté régulièrement de la viande bovine à trois abattoirs qui s’approvisionnent en bétail auprès de 592 fournisseurs responsables d’au moins 50 000 hectares de déforestation entre 2008 et 2020 (1). Il s’agit d’une surface équivalente à cinq fois la taille de Paris.
Les preuves présentées dans cette affaire démontrent également des atteintes aux droits des peuples autochtones. Il a notamment été rapporté que les terres ancestrales détenues et gérées par la communauté Uru Eu Wau Wau dans l’État de Rondônia, au Brésil, ont été envahies pour permettre l’exploitation des élevages de bétail qui fournissent de la viande bovine au Grupo Pão de Açúcar de Casino.
La responsabilité du groupe Casino
Malgré les nombreux rapports liant les produits du groupe Casino à la déforestation et à l’accaparement de terres des peuples autochtones, la multinationale n’a pas veillé à la révision de ses mesures de vigilance, afin d’assurer l’absence d’atteintes aux droits humains et à l’environnement tout au long de sa chaîne d’approvisionnement. La multinationale s’est même aventurée à justifier qu’en raison du “faible nombre de rapports mettant en avant l’élevage bovin comme la cause de la déforestation en Colombie”, Casino n’a pas jugé pertinent d’inclure le pays dans son plan de vigilance. Pourtant, la Colombie a l’un des taux de déforestation les plus élevés au monde, le bétail en étant la source principale selon un grand nombre de rapports officiels (2).
Malgré les preuves de plus en plus nombreuses reliant la plus grande entreprise de viande bovine du monde, JBS, à la déforestation ainsi qu’à l’esclavage (3), le groupe Casino continue de s’approvisionner auprès de celle-ci. En outre, le groupe Casino ne s’est toujours pas engagé à exclure la viande ou des produits transformés issus de la déforestation dans ses magasins Grupo Pão de Açúcar, Casino ou Grupo Éxito.
Le groupe Casino est la plus grande chaîne de supermarchés au Brésil et en Colombie, avec leurs marques respectives Grupo Pão de Açúcar et Grupo Éxito. Les activités de Casino en Amérique du Sud représentent près de la moitié (47 %) du chiffre d’affaires du groupe.
La loi française sur le devoir de vigilance impose aux entreprises basées en France et employant plus de 5 000 salariés de prendre des mesures adaptées et effectives pour prévenir les atteintes graves aux droits humains et à l’environnement tout au long de leur chaîne d’approvisionnement, faute de quoi elles engagent leur responsabilité et peuvent être condamnées à payer des dommages et intérêts.
Le point de non-retour de l’Amazonie
L’élevage bovin est la principale source de déforestation en Amérique du Sud, en particulier au Brésil. Selon l’agence spatiale brésilienne (INPE), la déforestation de la forêt amazonienne a atteint son plus haut niveau en douze ans. L’Amazonie risque d’atteindre un point de non-retour, en passant d’une forêt tropicale humide à une savane.
En décembre dernier, le gouvernement brésilien a supprimé toutes les mesures visant à lutter contre la déforestation dans son plan national d’action pour le climat (connu sous le nom de NDC, pris dans le cadre de l’accord de Paris), bien que la disparition des forêts demeure la principale source d’émissions de gaz à effet de serre dans le pays.
Commentaires des requérants :
L’ampleur et la diversité de la coalition témoignent de l’empreinte écologique mondiale et de la diversité des impacts causés par la production industrielle de viande bovine, ainsi que de la nécessité d’une défense collective.
Luis Eloy Terena, du peuple Terena du Brésil, conseiller juridique à la COIAB et à l’APIB : “Il est important pour la COIAB de participer à ce procès car le sort de l’Amazonie brésilienne relève de l’action en défense des droits et garanties constitutionnels des peuples autochtones qui y vivent. Nous sommes également chargés de défendre les peuples isolés ou récemment contactés. Comme nous l’indiquons clairement dans la plainte, l’achat de viande bovine par Casino et Grupo Pão de Açúcar entraîne la déforestation et l’accaparement des terres, ainsi que la violence et l’assassinat des chefs autochtones lorsqu’ils choisissent de résister. Avec cette poursuite, nous cherchons à tenir l’entreprise responsable des conséquences de ces actes et à apporter une reconnaissance aux peuples autochtones par rapport à la réalité à laquelle ils sont confrontés.”
Fany Kuiru Castro du peuple Uitoto de Colombie, directrice et coordinatrice des femmes et de la famille à l’OPIAC : “L’élevage de bétail, les monocultures et les autres industries extractives mettent nos vies en danger et exterminent les peuples autochtones. C’est pourquoi notre organisation soutient pleinement cette action en justice, mettant en cause le manquement aux exigences sur la chaîne d’approvisionnement en viande, qui provient de l’élevage de bétail“.
Boris Patentreger, co-fondateur d’Envol Vert : “En 2021, dans un monde où nous pouvons techniquement tout tracer et tout contrôler, un groupe international appelé Casino, qui a connu une formidable croissance en Amérique du Sud ces dernières années, est incapable d’éliminer la déforestation de toute sa chaîne d’approvisionnement. C’est inacceptable !”
Lucie Chatelain, juriste chez Sherpa : “Le nombre de cas de déforestation et d’atteintes aux droits humains qui ont été documentés dans la chaîne d’approvisionnement de Casino au Brésil montre que ses prétendues mesures de vigilance ne sont ni adaptées, ni effectives. Sherpa a plaidé pendant des années – et avec succès – pour l’adoption d’une loi sur le devoir de vigilance, et ce cas est emblématique des violations que cette loi vise précisément à prévenir“.
Sébastien Mabile, avocat du cabinet Seattle Avocats : “Ce procès va permettre de démontrer toutes les potentialités de la loi française sur le devoir de vigilance, qui s’applique à l’ensemble de la chaîne d’approvisionnement tant en France qu’à l’étranger. La loi impose aux multinationales françaises des actions visant à prévenir des atteintes, proportionnelles aux risques identifiés, ainsi que des contrôles sociaux et judiciaires stricts. La gravité des violations constatées dans cette affaire nous conduit à engager la première action en responsabilité sur la base de ce texte“.
Nico Muzi, directeur européen de Mighty Earth : “JBS n’est pas seulement la plus grande entreprise de viande au monde, mais c’est aussi l’un des pires destructeurs de forêts au Brésil. C’est la raison pour laquelle le Groupe Casino doit abandonner complètement JBS. Mais nous appelons également les autres grands supermarchés européens tels que Carrefour, Tesco, Albert Heijn et Lidl à rompre leurs liens avec la déforestation et à laisser tomber JBS, le massacre de l’Amazonie“.
Cecilia Rinaudo, coordinatrice générale de Notre Affaire à Tous : “Cette affaire est un exemple tragique de l’interdépendance entre l’environnement et les droits humains, tous deux protégés par la loi sur le devoir de vigilance. Casino identifie le travail forcé comme un risque associé dans sa chaîne d’approvisionnement, sans prendre aucune mesure pour y mettre fin. De plus, l’entreprise n’a pas identifié l’accaparement de terres comme une menace pour les droits de l’homme, malgré de nombreux rapports sur cette question bien connue. Casino ne peut pas rester passif et doit adopter des mesures concrètes pour prévenir ces risques majeurs“.
Adeline Favrel, coordinatrice de la campagne forestière de France Nature Environnement : “La France a adopté la loi sur le devoir de vigilance en 2017 et la stratégie nationale de lutte contre la déforestation importée en 2018. Ces politiques publiques doivent être traduites en actions concrètes par des entreprises comme Casino pour mettre enfin un terme à la déforestation“.
Klervi Le Guenic, responsable de campagne de Canopée : “Casino n’est pas le seul responsable, ils ont tous le pouvoir de changer les choses. Carrefour est l’un des plus grands vendeurs au détail du Brésil et son activité est également particulièrement exposée au risque d’être liée à la déforestation. Ils doivent se débarrasser des entreprises de viande liées à la destruction de l’Amazonie“.
Notes :
- La semaine dernière, le groupe de journalisme d’investigation Reporter Brasil a publié un nouveau rapport montrant que les trois plus grandes chaînes de supermarchés du Brésil – Pão de Açúcar, Carrefour et Grupo Big – ont vendu du bœuf provenant de méga-fermes qui ont illégalement défriché des milliers d’hectares de forêts.
- Report on deforestation fronts, 2021
- Historiquement, l’activité commerciale dans les zones rurales du Brésil est source d’esclavage et de travail forcé. Le secteur qui connaît le plus grand nombre de cas d’esclavage est celui de l’élevage. Selon les données de la Comissao Pastoral da Terra et du gouvernement fédéral brésilien, près de la moitié (47 %) des cas identifiés entre 2003 et 2020 sont liés au secteur de l’élevage bovin. La dernière enquête du Reporter Brasil a établi que la plupart des cas d’esclavage sont liés aux abattoirs JBS, fournisseur principal du Pão de Açúcar de Casino.
Les membres de la coalition sont :
Canopée Forêts Vivantes est une organisation récente, fondée en 2018, qui est née d’un besoin crucial de construire un contre-pouvoir citoyen pour mieux protéger les forêts en France et dans le monde. Il s’agit d’une association de “sonneurs de cloches” qui signale les menaces qui pèsent sur les forêts. Loin de se contenter de signaler ces menaces, elle souhaite agir à la source des problèmes en produisant une contre-expertise de qualité et en la portant dans l’espace public. Canopée est membre des Amis de la Terre et du groupe SOS Forêt.
COIAB (Coordination des organisations autochtones de l’Amazonie brésilienne) fondée le 19 avril 1989, est la plus grande organisation autochtone régionale du Brésil, qui a émergé à l’initiative des dirigeants des organisations autochtones. La mission du COIAB est de défendre les droits des peuples autochtones à la terre, à la santé, à l’éducation, à la culture et à la durabilité, en tenant compte de la diversité des peuples et en recherchant leur autonomie à travers l’articulation politique et le renforcement des organisation autochtones.
La Commission Pastorale de la Terre (CPT), créée en 1975, est rattachée à la Conférence nationale des évêques du Brésil (CNBB). Elle est engagée sur l’enjeu crucial du partage de la terre et contre la destruction de l’environnement. Ses équipes locales sont présentes dans chacun des Etats du Brésil, accompagnant à la base communautés et groupes en lutte, joignant sa voix aux leurs, dénonçant injustices, violences, discrimination, travail esclave.
Envol vert agit pour la préservation de la forêt et de la biodiversité en Amérique Latine (principalement Colombie et Pérou) et en France. Depuis 2011, nous développons des projets de terrain concrets et efficaces qui incluent la reforestation d’aires dégradées, le développement de l’agroforesterie et d’alternatives à la coupe illégale comme l’écotourisme, le développement de réserves naturelles, la sauvegarde ou la réintroduction d’espèces. Envol Vert mène également des campagnes de communication et des actions de sensibilisation afin d’inciter les entreprises et les citoyens à changer leurs modes de production et/ou de consommation.
FEPIPA (Fédération des Peuples Autochtones du Pará) fondée en avril 2016, est une organisation autochtone, créée pour promouvoir le bien-être social, politique, économique et culturel et les droits de l’homme des peuples autochtones. Elle vise à défendre et à discuter des intérêts collectifs des peuples et communautés autochtones de l’État de Pará, en promouvant leur organisation sociale, culturelle, économique et politique, en renforçant leur autonomie.
FEPOIMT (Fédération des Peuples Autochtones du Mato Grosso) créée en juin 2016 est née de la nécessité de s’unir pour l’action et l’articulation politiques, visant à l’organisation sociale, culturelle, économique et au développement durable et politique des peuples et organisations autochtones du Mato Grosso. Ses principaux défis sont la garantie et la régularisation des terres, la gestion de l’environnement, la protection du territoire et la lutte pour les droits des autochtones.
France Nature Environnement est la fédération française des associations de protection de la nature et de l’environnement. Elle regroupe 3 500 associations françaises, réparties dans 53 organisations en France métropolitaine et dans les territoires d’outre-mer. Depuis 1968, la fédération se bat pour la transition écologique en menant une mobilisation citoyenne. Elle sensibilise le public par l’éducation à l’environnement, s’efforce en permanence de contribuer à l’amélioration du droit de l’environnement et contribue régulièrement aux politiques publiques françaises et européennes pour une meilleure
Mighty Earth est une organisation globale de plaidoyer qui œuvre pour la protection des forêts tropicales, des océans et du climat. Nos campagnes et notre équipe ont joué un rôle de premier plan en persuadant les plus grandes entreprises mondiales du secteur de l’alimentation et de l’agriculture d’adopter des politiques visant à éliminer la déforestation et les atteintes aux droits de l’homme de leurs chaînes d’approvisionnement, et ont conduit à l’adoption de transferts de plusieurs milliards de dollars vers l’énergie propre.
Notre Affaire à Tous est une association qui œuvre pour protéger le vivant, les communs naturels et le climat via l’utilisation du droit. Issu-es du mouvement pour la reconnaissance du crime d’écocide dans le droit international afin de sanctionner les crimes les plus graves contre l’environnement et à l’origine de l’Affaire du Siècle, les membres de Notre Affaire à Tous se positionnent comme « avocat-es de la planète », en cherchant à établir par la jurisprudence, le plaidoyer juridique et la mobilisation citoyenne une responsabilité effective et objective de l’humain vis-à-vis de l’environnement.
OPIAC (Organisation Nationale des Peuples Autochtones de l’Amazonie Colombienne) est une institution autochtone colombienne, une organisation à but non lucratif qui exerce une représentation politique des peuples autochtones de l’Amazonie colombienne devant les institutions nationales et internationales. Son objectif principal est de faire en sorte que tous les droits collectifs et individuels de ses membres soient respectés et reconnus par tous les acteurs situés dans la région amazonienne colombienne.
Seattle Avocats est un cabinet d’avocat spécialisé sur les questions de responsabilité des entreprises du fait d’atteintes à l’environnement et aux droits humains. Monsieur Sébastien Mabile et Monsieur François de Cambiaire représentent des ONGs et des collectivités dans le cadre des premières actions introduites sur le fondement de la loi devoir de vigilance des entreprises, notamment contre Total et contre le groupe de transport XPO Logistics, et s’intéressent en particulier aux débats en cours au niveau international et européen sur la responsabilité sociale et pénale des multinationales. S’agissant de dommages particulièrement graves à l’environnement ayant des conséquences tout aussi graves sur les droits des populations autochtones, le cabinet Seattle Avocats apporte son soutien et ses compétences à la coalition internationale d’associations qui mettent en demeure le groupe Casino de se conformer à la loi sur le devoir de vigilance.
Sherpa est une association créée en 2001 qui a pour mission de combattre les nouvelles formes d’impunité liées à la mondialisation et de défendre les communautés victimes de crimes économiques. Sherpa œuvre pour mettre le droit au service d’une mondialisation plus juste. L’action de l’association repose sur quatre outils interdépendants que sont le contentieux stratégique, le plaidoyer, le laboratoire de droit et le renforcement de capacités. Ces actions sont menées par une équipe de juristes et d’avocats. Les activités de Sherpa ont contribué à l’indemnisation de communautés affectées par des crimes économiques, à des décisions judiciaires historiques à l’égard de multinationales et de leurs dirigeants et à des politiques législatives inédites.
Le géant de la volaille LDC renforce ses engagements contre la déforestation: notre réaction
Le numéro 1 européen de la volaille, le groupe LDC, qui possède les marques Marie, Le Gaulois ou encore Maître Coq adopte de nouvelles mesures pour mettre fin à ses importations de soja lié à la déforestation. Une annonce qui accroît la pression sur les négociants internationaux de soja. Notre analyse.
Suite à notre campagne d’interpellation et à plusieurs échanges, le groupe LDC vient d’annoncer qu’il demanderait désormais à ses fournisseurs une traçabilité détaillée et une exclusion des lots de soja qui proviennent de parcelles déforestées ou converties après le 1er janvier 2020 (1).
L’annonce du groupe est une bonne première étape mais non suffisante, explique Klervi Le Guenic, chargée de campagne à Canopée: “L’engagement du groupe LDC est un signal très clair envoyé aux négociants de soja mais celui-ci doit être suivi d’actions. Le groupe LDC doit rompre ses relations commerciales avec les négociants s’ils continuent à être complices de déforestation. Nous y serons d’autant plus attentifs que le groupe est soumis à la loi sur le devoir de vigilance et donc dans l’obligation légale de prévenir ce risque.”
Nico Muzi, directeur européen à Mighty Earth, ajoute: “L’étau se resserre sur les négociants de soja qui sont au cœur de la filière. Quelques entreprises comme Cargill et Bunge concentrent l’essentiel du marché: jusqu’à présent ces entreprises ont toujours refusé d’être transparentes et d’exclure les grands producteurs responsables de déforestation. La cascade d’engagements d’acteurs français est en train de changer la donne.” (2)
Après l’engagement des enseignes de la grande distribution en novembre 2020, c’est un acteur majeur de la filière agro-alimentaire qui s’engage et demande au gouvernement d’accélérer la mise en œuvre d’un mécanisme de gestion des risques liés au soja. En effet, aujourd’hui, il n’existe aucune transparence sur l’origine des importations de soja alors que ces informations sont disponibles.
En septembre 2020, Canopée a remis à Bérangère Abba, Secrétaire d’Etat à la Biodiversité, un rapport du Comité Scientifique et Technique Forêt avec des propositions concrètes pour mettre fin aux importations de soja à risque (3). Parmi ses recommandations, un renforcement de la responsabilité des entreprises et une plus grande transparence sur les données douanières et satellitaires permettant d’identifier les négociants complices de déforestation.
Sylvain Angerand qui a coordonné ce travail conclut: “De nombreux acteurs sont prêts à mettre fin à la déforestation mais une politique publique ne se construit pas sur l’accumulation d’engagements volontaires, plus ou moins précis. Le gouvernement doit s’appuyer sur cette dynamique pour accroître l’accès aux informations et renforcer les obligations de responsabilités de l’ensemble des entreprises au niveau national et européen”.
Pour faire face à la demande croissante de viande, la France importe massivement du soja, principalement en provenance du Brésil. Or là bas, ce sont des pans entiers de forêts qui sont rasés pour faire place à cette culture, particulièrement dans la région du Cerrado. Près de 50% du soja importé pour l’alimentation animale est à destination de la volaille (poulets et poules pondeuses). Le géant de la volaille utilise des centaines de milliers de tonnes de soja du Brésil pour produire ses 750 000 tonnes de volaille chaque année en France.
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- Voir l’annonce de LDC: https://www.ldc.fr/le-groupe-ldc-renforce-ses-engagements-et-son-objectif-soja-zero-deforestation/
- Outil de surveillance de la déforestation liée au soja et au bétail: Soy and Cattle Tracker - Mighty Earth
- Voir le rapport du CST: https://www.canopee-asso.org/wp-content/uploads/2020/09/Rapport-SOJA_09-2020-1.pdf
Communiqué de presse Mighty Earth sur la nouvelle carte de responsabilité du cacao 3.0
La nouvelle carte de responsabilité du cacao 3.0 de Mighty Earth révèle 47 000 hectares de déforestation dans les principales régions productrices de cacao en Afrique de l'Ouest.
Washington, DC, 18 février 2021 - Lors du lancement de sa troisième mise à jour de la carte responsabilité pour le cacao, l'organisation de campagne environnementale de campagne globale, Mighty Earth, révèle que 47 000 hectares de déforestation ― plus de quatre fois la taille de la ville de Paris― s'est produit dans les régions productrices de cacao de Côte d'Ivoire, au cours de l'année écoulée. Ceci en dépit de l’engagement du gouvernement et de l’industrie du cacao à atteindre zéro déforestation et à mettre en place un mécanisme de suivi conjoint dans le cadre de l’Initiative Cacao et Forêts (CFI). Ce constat provient des données du système satellitaire d’alerte précoce des perturbations forestières qui montre près de 70 000 hectares de perturbations forestières dans le plus grand pays producteur de cacao au monde.
En collaboration avec Map Hubs et Vivid Economics - IMAGES, cette ressource révolutionnaire permet désormais aux entreprises et au gouvernement de mieux exécuter des enquêtes mensuelles de diligence raisonnable. Couvrant près de 2 000 coopératives de cacao en Côte d’Ivoire, la troisième version de la carte interactive et de la base de données intégrée permet aux utilisateurs d’examiner les schémas de déforestation, d’avoir accès à des cartes d'alerte, une carte du travail des enfants, une liste de pisteurs reconnus légalement et de consultez des indices de risque de déforestation afin de les anticiper.
La carte de responsabilité du cacao 3.0 devrait contribuer très significativement à l’amélioration croissante de la traçabilité et à révolutionner la transparence en incluant des informations récemment communiquées sur presque toutes les grandes chaînes d'approvisionnement en cacao des grandes entreprises de cacao et de chocolat opérant en Côte d’Ivoire. Elle présente également la recherche sur la chaîne d'approvisionnement du cacao créée par l’organisation Trase, révélant les flux commerciaux internationaux de cacao en provenance du Pérou, de la Colombie, du Brésil, du Ghana et de Côte d'Ivoire.
« La carte de responsabilité du cacao 3.0 s'appuie sur le travail pionnier de Mighty Earth pour établir un mécanisme de suivi conjoint pour le cacao », déclare Samuel Mawutor, conseiller principal chez Mighty Earth. « Bien que plusieurs acteurs du secteur fassent de grands progrès pour divulguer plus d'informations sur leur chaîne d'approvisionnement mondiale, le secteur manque toujours de transparence et de responsabilité. Cette carte comble le vide et fait le travail que l'industrie et le gouvernement ont promis, trois ans auparavant, de faire dans le cadre de l’Initiative Cacao et Forêts. Nous sommes fiers de collaborer avec nos partenaires Vivid Economics, Trase et Enveritas pour rendre plus efficace la surveillance de l'environnement et des droits de l'homme, en même temps. »
« Le travail de Mighty Earth pour améliorer la transparence dans l’industrie du cacao en Côte d’Ivoire est urgent et très important, » soutient Drissa Bamba, président du Mouvement Ivoirien des Droits Humains (MIDH). « En tant qu’organisation de défense et de promotion des droits humains nous ne pouvons que saluer cet engagement et inviter les autres parties prenantes (Gouvernement, négociants et compagnies) à y apporter tout leur soutien. Cela permettra d’améliorer la bonne gouvernance du secteur et de mettre fin à de nombreuses violations des droits de l’homme ».
Malgré les contributions des principales sociétés de cacao et de chocolat, de nombreuses autres n'ont pas encore répondu de manière adéquate aux cas de déforestation dans leurs chaînes d'approvisionnement et ne parviennent pas à améliorer la traçabilité de leur produit au-delà du niveau des coopératives.
« Mighty Earth appelle toutes les entreprises à publier immédiatement leur chaîne d'approvisionnement sur leur site Web, y compris toutes leurs chaînes d'approvisionnement indirectes, les achats sur le marché SPOTT (Transparence des politiques de développement durable) et les pisteurs, » soutient Amourlaye Touré, conseiller principal chez Mighty Earth. «Aucune entreprise ne peut être considérée comme durable si elle adopte l'opacité. Il y a encore beaucoup à faire pour que la révolution de la traçabilité et de la transparence porte de vrais fruits ! »
La carte de responsabilité du cacao 3.0 est la troisième version d'une carte lancée par Mighty Earth en 2020 pour promouvoir la transparence dans le circuit d'approvisionnement du cacao, un processus qui continue de lutter pour éliminer la déforestation et la pratique néfaste du travail des enfants. Depuis lors, Mighty Earth a continuellement amélioré l'outil, encourageant les parties intéressées à soumettre des informations supplémentaires. Dans un proche avenir, Mighty Earth publiera sa recherche sur la chaîne d'approvisionnement du cacao aux États-Unis basée sur une analyse des données douanières du pays.
À propos de Mighty Earth
Mighty Earth est une organisation de campagne environnementale globale qui œuvre pour protéger les forêts, conserver les océans et lutter contre le changement climatique. Nous travaillons en Asie du Sud-Est, en Amérique latine, en Afrique et en Amérique du Nord pour mener des actions à grande échelle en faveur d'une agriculture respectueuse de l'environnement qui protège les écosystèmes indigènes, la faune et l'eau et respecte les droits des communautés locales. L’équipe de Mighty Earth a joué un rôle décisif en persuadant les plus grandes entreprises alimentaires et agricoles du monde d’améliorer considérablement leurs politiques et pratiques environnementales et sociales. Pour plus d'informations sur Mighty Earth, consultez le site www.mightyearth.org/.
La Grande Distribution S’engage Contre la Déforestation Liée Au Soja: Notre Réaction
La Grande Distribution S’engage Contre la Déforestation Liée Au Soja: Notre Réaction
La quasi-totalité de la grande distribution française – Carrefour, Casino, Auchan, Lidl, Metro, Système U, Mousquetaires et Leclerc- annoncent aujourd’hui des mesures pour mettre fin à l’utilisation de soja issu de la déforestation. Un signal important que nous saluons, mais insuffisant si les pouvoirs publics n’accompagnent pas la mise en œuvre de ces engagements et ne renforcent pas les règles qui s’appliquent à l’ensemble des acteurs.
A l’occasion des deux ans de la Stratégie Nationale de lutte contre la Déforestation Importée (SNDI), sept enseignes de la grande distribution viennent d’annoncer qu’elles allaient intégrer des clauses de non-déforestation liée au soja dans les cahiers des charges de leurs fournisseurs. En particulier, les distributeurs s’engagent à demander à leur fournisseur d’exclure le soja issu de la déforestation au Cerrado, la principale zone d’extension de cette culture au Brésil.
Avec plus de 2 millions de tonnes importées chaque année du Brésil pour l’alimentation des animaux (volaille, porcs, produits laitiers), notre consommation de soja est celle qui pèse le plus sur les forêts et les écosystèmes.
L’annonce des distributeurs est une étape importante mais non-suffisante comme l’explique Klervi Le Guenic, chargée de campagne à Canopée : “L’engagement des distributeurs est un signal de marché très important mais pour ne pas rester lettre morte, cette démarche volontaire doit rapidement se traduire par la mise en place de plans d’actions conséquents. Pour Lidl, Système U et Auchan c’est déjà chose faite. Les autres enseignes doivent maintenant suivre la dynamique positive enclenchée. Nous publierons prochainement un décryptage de ces différents engagements.”
Pour Etelle Higonnet, coordinatrice de Mighty Earth: “Les supermarchés français sont enfin à l’écoute des préoccupations de leurs clients¹. Mais jusqu’à présent, quelques entreprises clés n’ont pas encore rejoint le manifeste : les commerçants de soja Cargill et Bunge, qui ont le pouvoir d’arrêter les importations du soja responsable de la déforestation. Nous attendons également un engagement des négociants de soja les moins exposés à la déforestation comme COFCO et Louis Dreyfus. Dans le cas contraire, les entreprises françaises devraient suspendre leurs contrats dès le 1er janvier 2021.”
Nous exhortons tous les négociants de soja, et toutes les entreprises utilisatrices de soja dans les secteurs de l’alimentation animale, la viande, les produits laitiers, et la restauration, à s’engager.
Une condition de réussite essentielle est que le gouvernement se saisisse de ces engagements pour renforcer les obligations de vigilance de l’ensemble des entreprises. En septembre 2020, Canopée a remis un rapport réalisé dans le cadre du Conseil Scientifique et Technique pour mettre fin aux importations de soja à risque². Le manifeste que nous co-signons aujourd’hui s’inscrit dans la continuité de ce travail et appelle à en accélérer la mise en oeuvre comme l’explique Sylvain Angerand, co-auteur de ce rapport: “Notre constat est que la stratégie nationale de lutte contre la déforestation importée est dans l’impasse, faute de moyens, d’arbitrages politiques forts et d’une croyance immodérée dans les engagements volontaires. Avec l’annonce des distributeurs, la balle est désormais dans le camps du gouvernement: les solutions techniques existent, des acteurs sont prêts à s’engager, il faut s’appuyer sur cette dynamique pour créer un cadre plus contraignant pour l’ensemble des entreprises, en particulier celles qui sont soumises à la loi devoir de vigilance et qui n’ont adopté aucune mesure sérieuse de lutte contre la déforestation importée.”
¹Plus de 9 sur 10 français sont mobilisés contre la déforestation et pour l’action concrète, forte. https://d25d2506sfb94s.cloudfront.net/cumulus_uploads/document/v3p20mpf8i/YG-Archive-030519-FernDeforestationAllMarkets065.pdf
²https://www.canopee-asso.org/wp-content/uploads/2020/09/Rapport-SOJA_09-2020-1.pdf
Climate Finance Day, les acteurs financiers appelés à agir contre la déforestation liée au soja
Jeudi 29 octobre 2020 – Les centaines d’acteurs du secteur de la finance qui se réunissent aujourd’hui au Palais Brongniart de Paris à l’occasion de la tenue du Climate Finance Day (1) seront accueillis par des militants d’ONG venus les appeler à ne plus être complices des méfaits liés à la production de soja au Brésil. Dans une note exposant les impacts dévastateurs du secteur sur le climat et la biodiversité, celles-ci y exposent les mesures à adopter par les banques, assureurs et investisseurs pour contraindre les négociants à changer leurs pratiques et assurer du soja “zéro déforestation”.
“Nous sommes ici pour alerter sur les impacts de la culture de soja, une des principales responsables de déforestation en Amérique du Sud. Tirée par la demande de viande et produits laitiers que nous consommons, sa production a plus que doublé en 10 ans. Cela a des conséquences dramatiques sur certains écosystèmes comme le Cerrado” déclare Klervi Le Guenic, chargée de campagne à Canopée Forêts Vivantes.
Le Cerrado est aujourd’hui la frontière de l’expansion de la culture du soja et l’un des écosystèmes les plus menacés de la planète. 50 % de sa superficie initiale a déjà été détruite. Sa disparition serait un désastre pour le climat et la biodiversité alors qu’il stocke l’équivalent de 13,7 milliards de tonnes de dioxyde de carbone (CO2) et abrite 5% de la biodiversité mondiale.
“La protection des forêts et de la biodiversité devient une préoccupation majeure des acteurs de la finance, du moins dans leurs discours. Dans les faits, leurs politiques pour prévenir les impacts liés à la déforestation et conversion d’écosystèmes naturels sont lacunaires quand elles ne sont pas tout simplement manquantes. Aujourd’hui, nous les appelons à dépasser les principes d’intention pour adopter des mesures concrètes et spécifiques à même de stopper la conversion d’écosystèmes naturels au Brésil” ajoute Lucie Pinson, fondatrice et directrice de Reclaim Finance.
Comme le montre une note publiée aujourd’hui par Canopée Forêts Vivantes, Mighty Earth, Reclaim Finance et SumOfUs, les clés du problème se trouvent au niveau du respect d’engagements “zéro déforestation” par les négociants de soja et en particulier par 4 entreprises qui contrôlent 56% du commerce mondial du soja : les ABCD ou ADM (pour Archer Daniels Midland), Bunge, Cargill et Louis Dreyfus. 9 ONG ont écrit à 11 acteurs financiers français en septembre afin de les appeler à conditionner leurs services financiers aux négociants au respect de trois mesures (2), dont l’arrêt de la commercialisation de soja issu de sols convertis avant le 1er janvier 2020.
« Cargill et Bunge sont deux des trois principales sociétés de soja qui détruisent les forêts et autres écosystèmes au Brésil. Sans conditionnement des services financiers à ces entreprises à une politique et une pratique de zéro déforestation, BNP Paribas, Crédit Agricole, BPCE et les autres institutions financières risquent d’être complices de cette destruction, et de se heurter à la loi ‘Devoir de vigilance’ commente Etelle Higonnet, directrice de campagnes chez Mighty Earth.
“Seuls 5 acteurs financiers ont répondu à notre courrier et si certains se disent prêts à en faire plus sur le soja, aucun ne s’est engagé à couper ses services aux négociants qui poursuivent leurs pratiques destructrices. Les premières victimes du soja sont les populations locales et autochtones. Elles ne peuvent être parmi nous aujourd’hui en raison de la crise sanitaire mais nous sommes déterminés à leur apporter notre soutien international tant que ce sera nécessaire” conclut Leyla Larbi, chargée de campagnes à SumOfUs.
Télécharger la note : Soja et déforestation, les acteurs financiers ne doivent plus être complices
Contact média et/ou seront présentes au Climate Finance Day :
- Lucie Pinson, fondatrice et directrice générale de Reclaim Finance, [email protected], 06 79 54 37 15 – Sera présente au Climate Finance Day
- Leyla Larbi, chargée de campagnes à SumOfUs, [email protected], 07 50 96 01 30
- Klervi Le Guenic, chargée de campagne à Canopée Forêts Vivantes, [email protected], 07 52 64 08 54
- https://www.climatefinanceday.com/
- Lire la lettre et les réponses des acteurs financiers français : https://reclaimfinance.org/site/en/2020/10/27/stop-supporting-deforestation-joint-letter-to-french-financial-institutions/